Peurs & Agression

Vous avez fait un délicieux poulet rôti, vous le posez sur le comptoir de la cuisine le temps de préparer les assiettes. Pendant que vous avez le dos tourné, votre chien se redresse et pose la tête sur le rebord du comptoir pour tenter d’agripper votre somptueuse volaille, bien alléché par l’opportunité d’un petit extra appétissant.

Vous vous en rendez compte avant qu’il ne puisse la voler et lui criez un « NON ! » bien autoritaire en lui donnant une petite tape sur le bout du nez pour lui faire comprendre que ce n’est pas correct. Après tout, qui veut que son chien vole de la nourriture du comptoir ! À ce moment, votre chien grogne et vous pince fortement. Cette situation vous parle-t-elle ? Pourquoi votre chien habituellement si gentil a-t-il osé faire une chose pareille ?

5 raisons pourquoi votre chiot ou chien tente de vous mordre quand vous le punissez

Plusieurs raisons peuvent expliquer ce comportement. Pour déterminer de laquelle il s’agit, il faut savoir bien lire le langage corporel du chien.

#1 Votre chien a peur et veut vous faire reculer

Quand un chien est effrayé par quelque chose, il démontre habituellement une multitude de signaux de stress canin. Ces signaux sont divers et peuvent varier selon les préférences de communication du chien dans son individualité. Dans les plus communs, le chien peut :

• avoir le corps tendu et raide
• avoir la queue entre les pattes
• se lécher les babines
• faire les « yeux de baleine »
• coucher ses oreilles
• remuer la queue de façon lente et saccadée
• détourner le regard

Les punitions sont des sources de stress pour votre chien. Si les signaux n’ont pas été respectés et que le chien ne voit pas d’autres options pour faire comprendre son état émotionnel, il peut décider à ce moment de pincer ou de mordre, dans l’espoir que cela fera reculer la personne source de ses craintes.

Ce n’est pas parce que le chien est méchant ou qu’il n’a pas prévenu d’abord, la plupart du temps, le chien exprime de multiples avertissements avant de mordre. En général, c’est dû au fait qu’il ne comprend pas la situation à laquelle il est exposé. Le langage corporel de l’humain en face de lui se trouve être intimidant sans qu’il ne comprenne la raison, la voix a été levé sur lui et il est mal à l’aise.

#2 Votre chien a été surpris

Eh oui ! Votre chien ne fait pas quelque chose en se disant que c’est mal et qu’il risque de se faire punir. Il est donc bien normal qu’il soit surpris lorsque cela se produit. Par exemple, pitou est super heureux de recevoir des invités à la maison. Il saute de joie et veut leur dire bonjour, mais se fait heurter par un coup de genou dans la poitrine. Pour lui, c’est évidemment surprenant, il ne voulait que dire bonjour ! Et ce n’est pas le seul contexte dans lequel un chien surpris peut mordre.

Quand le chien dort profondément, il peut arriver qu’il ne soit plus assez sur ses gardes pour percevoir les mouvements autour de lui. Ainsi, le toucher, même accidentellement, en passant à côté de lui quand il est bien dans les bras de Morphée pourrait le réveiller en sursaut et faire qu’il morde par réflexe sans vraiment y réfléchir.

De même, sans être endormi, un chien étant aveugle ou sourd pourrait avoir ce même réflexe instinctif causé par la surprise s’il n’a pas été abordé de la façon appropriée et qu’il se retrouve dans une situation de contact non anticipé ; arriver par derrière un chien sourd ou encore, toucher un chien aveugle sans avoir bien signalé de façon verbale votre présence à ses côtés d’abord.

Dans le cas d’un chien à la fois aveugle et sourd, ce sera généralement les vibrations, par exemple les pas sur le plancher dans sa direction, et le contact progressif qui permettra d’éviter l’élément de surprise.

#3 Votre chiot est surstimulé et n’arrive pas à se calmer

Avez-vous un jeune enfant ou déjà gardé un jeune enfant, peut-être ? Si c’est le cas, vous aurez souvent constaté que lorsqu’ils sont trop excités et/ou fatigués, comment ils deviennent insupportables, agités et peuvent se mettre à pleurer ou être en colère pour rien du tout ?

Avec un chiot, c’est très similaire, s’il est surstimulé, que ce soit par une promenade trop longue, un surplus d’activités dans un délai trop court, un environnement trop stimulant (trop de bruits, personnes, circulation, mouvements, nouvelles choses, etc), il peut ne plus se supporter lui-même et devenir agité.

Un chiot agité par la sursimulation peut se mettre à sauter, mordiller, japper, grogner ou tirer sur ce qui passe à sa portée. Punir un chiot dans cet état d’esprit n’aidera en rien à ce qu’il retrouve son calme, au contraire, cela risque d’augmenter l’intensité des mordillements et de l’énerver davantage puisqu’il se sentira sollicité.

#4 Votre chien protège sa nourriture, ses jouets ou son os

Une autre situation typique et assez commune est le chien qui mange ses croquettes dans son bol, quelqu’un passe à côté de lui à ce moment-là et il se met à grogner. La personne contrariée que le chien ait grogné « pour rien » décide de le punir pour cet affront.

Or, cela n’aidera en rien à ce que le chien cesse de protéger sa nourriture, au contraire, il apprend à associer la présence d’un humain à proximité de sa nourriture à quelque chose de négatif, ce qui ne fera qu’augmenter le stress et l’envie de protéger son précieux repas. De plus, il apprendra qu’avertir de son inconfort en grognant ne fonctionne pas et qu’il doit plutôt passer à l’étape suivante pour se faire comprendre, c’est-à-dire, la morsure.

Punir le grognement de son chien est d’ailleurs la meilleure façon de lui apprendre à mordre sans avertissement.

La protection de ressource n’est pas uniquement avec la nourriture, mais aussi avec n’importe laquelle ressource que le chien jugera comme étant de valeur pour lui. Ainsi, un chien peut protéger le divan, des os, un jouet, son coussin préféré, sa cage, une personne qu’il apprécie, un autre chien, etc.

Une façon de reconnaître que le chien fait de la protection de ressource est d’analyser ses réactions. Face à une ressource que le chien valorise, il peut montrer plus de signaux de stress, être tendu en général, hérisser son pelage ou se mettre à grogner. Aussi, cela peut se voir par une réaction d’interception physique, par exemple en se mettant entre un chien et la personne qui est « sa ressource », pour empêcher par sa présence l’autre chien d’approcher son précieux humain.

#5 Votre chien est en douleur

Pour ce point-ci, il y a deux scénarios principaux qui peuvent se présenter.

Le premier étant que le chien éprouve déjà une douleur physique qu’il ne laisse pas forcément paraître selon le degré. Il pourrait avoir de l’arthrose, une vertèbre bloquée, un muscle étiré, une dysplasie des hanches, des douleurs de croissance ou autres qui ne soit pas visible à l’œil nu.

Au moment de le toucher pour le punir, même si cela semble léger, il peut mal réagir en raison de son état et choisir de mordre en une ultime tentative de faire reculer celui qui provoque la douleur. En effet, le chien en douleur sera beaucoup moins tolérant.

Le second scénario étant qu’en punissant son chien, c’est l’humain qui lui inflige une douleur directement, en lui donnant un coup dans les flancs, en l’attrapant à la gorge ou à la nuque, en le plaquant au sol, en donnant un coup sec sur un collier étrangleur (à ne pas utiliser d’ailleurs), etc.

Dans cette situation-ci, le chien peut mordre pour demander à ce qu’on cesse de lui faire du mal. Ce n’est pas une provocation ou de la méchanceté, mais bien un réflexe pour essayer d’être soulagé de cette situation douloureuse.

Mon chien qui me mord quand je le réprimande est-il dominant ?

Il est important de se rappeler que la dominance entre différentes espèces n’existe pas, c’est tout aussi vrai entre le chien et l’humain. Le chien sait très bien que l’humain n’est pas un congénère, il ne cherche pas à avoir le dessus sur lui d’aucune façon ni à établir la moindre hiérarchie. La majorité des comportements vu comme « dominant » sont très souvent des problèmes tout autre qui n’ont aucun lien avec une quelconque défiance d’autorité.

Par ailleurs, il est important de se rappeler qu’un chien ne mord pas par dominance, mais plutôt parce qu’il a peur, a réagi sous l’effet de la surprise, est surstimulé, protège les ressources qui lui sont précieuses ou répond en raison de la douleur ressentie ou reçue.

Voici une vidéo pour vous aider à mieux comprendre le concept de dominance chez le chien :

Comment réagir lorsque mon chien devient agressif ?

Il est normal de trouver stressant quand un chien tente de mordre ou même, réussi à causer une morsure, ce qui peut pousser à réagir dans l’excès sous le coup de l’émotion. Il est facile de se trouver démuni et de ne pas savoir quoi faire si un chien a mordu. Cependant, bien que se mettre en colère soit un premier réflexe qui semble a priori normal, il est primordial de ne pas jamais s’énerver dans une situation de morsure ou tentative de morsure. Au contraire, il est important de garder son calme et plutôt analyser la situation, chercher à comprendre pourquoi le chien a eu une telle réaction et ce qu’il est possible de faire pour l’aider à lui aussi retrouver son calme.

Une bonne façon de permettre ce retour au calme, dans la majorité des situations, est de donner de l’espace au chien. Particulièrement, lorsqu’il s’agit d’un chien effrayé, qui fait de la protection de ressources ou qui est en douleur. Dans le cas d’un chiot surstimulé, il faut lui proposer une activité très calme pour le canaliser, l’activité masticatoire étant idéale.

Que faire au lieu de punir son chiot ou son chien quand il fait une bêtise ?

Se fâcher contre le chien n’est pas une solution efficace pour apprendre un bon comportement au chien et l’éduquer adéquatement. Infliger une punition, au contraire, cause souvent plus de problèmes que cela n’en résout.

Gérer l’environnement de son chien

Une excellente façon de limiter la possibilité de mettre le chien dans une situation où il pourrait être à risque de réagir négativement est de faire de la gestion d’environnement. C’est-à-dire, de contrôler l’environnement du chien de manière à diminuer ses déclencheurs.

Exemple #1 – Le chien qui jappe après les passants

Dans la situation du chien qui a tendance à courir à la fenêtre pour aller japper sur les passants dans la rue, une bonne méthode de gestion de l’environnement consiste à appliquer de l’autoadhésif givré sur les fenêtres afin de laisser passer la lumière tout en obstruant la vision. Ainsi, le chien n’aura plus l’occasion de surveiller la moindre personne passant dans le champ de vision permis par la fenêtre et le comportement de japper de sera pas renforcé.

Exemple #2 – Le chien qui saute sur les invités

Un autre exemple classique est le chien qui saute sur les invités lorsqu’ils arrivent, à cause de l’excitation la plupart du temps. Encore une fois, la gestion de l’environnement peut permettre de ne pas laisser le chien pratiquer et auto-renforcer ce comportement.

Il existe différentes possibilités selon le chien. Il est possible de mettre une barrière pour bloquer l’accès à l’entrée, mais permettre une visibilité sur ce qui se passe. Pour le chien plus énervé, mais ne risquant pas de réagir avec anxiété, une solution peut être de le mettre dans une autre pièce le temps que les invités arrivent. Finalement, si le chien arrive à retrouver son calme sans que ce ne soit excessivement long, il est possible de simplement le tenir en laisse courte, à une distance des invités où il ne pourra pas arriver à leur sauter dessus dans le but de lui apprendre un comportement incompatible, par exemple, de s’assoir quand un invité arrive.

Repousser le chien avec les mains ou les genoux, ou lui dire « non » ne sont pas des solutions fonctionnelles, cela ne risque que d’énerver encore plus le chien plutôt que de lui donner l’occasion de se calmer.

Trouver la source du problème comportement de pitou

La meilleure façon d’éviter qu’un comportement dérangeant ne puisse se reproduire reste de trouver d’abord la source du problème afin de le régler. Un exemple concret est celui du chien qui aboie dans la maison.

Un chien peut aboyer pour de nombreuses raisons, que ce soit pour demander de l’attention, prévenir qu’il doit aller faire ses besoins, parce qu’il a peur de quelque chose, se montre anxieux face à des bruits à l’extérieur, parce qu’il est frustré de ne pas pouvoir accéder à quelque chose qui l’intéresse, etc.

Les raisons sont multiples et peuvent énormément varier d’un chien à l’autre. Ainsi, le protocole pour régler le problème ne sera pas le même en fonction de la cause du comportement. La situation d’un chien qui aboie pour avoir de l’attention n’aura pas le même protocole qu’un chien qui aboie parce qu’il est effrayé.

Entraîner son chien pour modifier son comportement problématique

La solution universelle pour régler un comportement qui est jugé comme problématique reste… l’éducation ! Dans la majorité des cas, un comportement dérangeant ne se réglera pas de lui-même, il faut prendre le temps de cerner ce qui est en cause, de prévoir un protocole approprié et d’y travailler.

La durée de la résolution varie grandement selon la nature du comportement problématique. En outre, l’application, la fréquence et la constance mises pour l’entraînement ont aussi une grande influence sur la vitesse du résultat obtenu. Par ailleurs, il ne faut pas oublier la vitesse d’apprentissage individuelle du chien, considérant que chaque individu canin reste unique et peut ne pas avoir le même rythme qu’un autre, y compris avec le même protocole et la même rigueur dans son éducation.

Pour le chien qui a peur des humains par exemple, l’idée sera généralement de se tenir à une distance où il ne réagit pas, mais où il peut tout de même voir un ou des humains. En rendant l’expérience agréable, à une distance où le chien peut analyser sans paniquer et en donnant des friandises ou en jouant avec un tug, par exemple, il est possible de réduire progressivement la distance.

Le cas échéant, il demeure nécessaire d’y aller selon le confort et la réaction du chien, il ne faut pas sauter les étapes au risque de devoir tout recommencer. Ainsi, au bout d’un moment, il y aura un changement de l’émotion vécue par le chien, l’émotion négative deviendra positive dans l’anticipation de la récompense ou du jeu qui était impliqué dans le protocole.

Pour le chien qui est frustré et part aboyer à la fenêtre quand il entend un chien à l’extérieur, une méthode efficace est d’entraîner un comportement qui ne soit pas compatible avec celui que le chien à tendance à faire.

Si le chien traverse l’appartement en courant pour se précipiter à la fenêtre dès qu’il entend le tintement du collier d’un autre chien, il pourrait être possible de lui montrer un rappel efficace pour l’utiliser de façon à le ramener verbalement à soi quand il va pour se précipiter à la fenêtre. Par la suite, il est possible de lui suggérer un comportement autre, tel qu’aller se relaxer sur son coussin.

Le rappel semble impossible à apprendre à votre chien ? Voici quelques ressources pour vous aider : 

• Pour un chien qui revient à toute vitesse quand vous l’appelez
• 3 éléments clés pour un rappel efficace dès maintenant !
• Entraîner un rappel digne d’un pro !
• Pourquoi mon chien fugue-t-il sans cesse ?

Dans tous les cas, au besoin, il ne faut pas hésiter à faire appel à un éducateur canin qui pourra aider à évaluer la situation ainsi que proposer un protocole adapté afin de résoudre le problème vécu avec le chien.

En 2021, chicaner son chien c’est dépassé !

Avec l’avancée des études en comportement canin, il est désormais une certitude que l’éducation canine positive est la clé pour à la fois éduquer un chien dès son plus jeune âge, mais aussi pour rééduquer un chien ou résoudre des problèmes de comportement quels qu’il soit.

Non seulement les méthodes positives fonctionnent, mais elles permettent d’avoir une relation basée sur la confiance avec son chien !

Pitou jappe après tout ce qui bouge et se fâche ensuite quand vous le chicanez ? Apprenez à mettre fin aux jappements incessants de votre chien, rapidement et de manière efficace !

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Article rédigé par Najawarie Roy

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De plus en plus, nous prêtons attention à la raison qui pousse notre chien à réagir : il réagit, car un autre chien est trop près, ou parce qu’il redoute de perdre son os et en vient à grogner. Il commence à être clair dans notre esprit que si le chien réagit, c’est qu’il éprouve du stress. Parfois, nous ne parvenons pas à identifier ou à comprendre quelle est la raison qui le pousse à cette réaction.

Mais avant d’aller plus loin, voyons ce qu’est un stress. Il est important de savoir que certaines formes de stress (l’eustress) peuvent être bénéfiques pour le chien (le stress d’avoir faim le pousse à se nourrir) mais que d’autres formes, plus intenses et chroniques, peuvent lui nuire (votre chien pourrait développer un TOC, un trouble de l’humeur ou une maladie).

Les facteurs de stress, aussi appelés stresseurs, sont principalement provoqués par l’environnement extérieur, mais peuvent également être inhérents au corps même du chien (par exemple la faim ou la douleur). Toutes ces formes de stress entraînent la sécrétion d’hormones (adrénaline et cortisol).

On pense souvent que le stress est lié aux émotions négatives telles que la peur. En réalité, toutes les émotions, également positives, sont des sources de stress.

Si toute émotion est facteur de stress, saviez-vous que tout stress n’est pas facteur d’émotion ? En effet, la faim, le froid ou la douleur ne sont pas des émotions, mais sont pourtant bien des facteurs de stress.

Comment reconnaître si votre chien est stressé ou anxieux ?

Contrairement à l’humain, le chien ne peut pas nous parler et nous dire qu’une situation le stresse. C’est donc à nous d’utiliser nos connaissances de son langage corporel pour savoir comment il se sent. Les chiens produisent plusieurs signaux lorsqu’ils sont stressés, souvent appelés signaux d’apaisement. Voici une liste non exhaustive de ces signes que vous pourrez reconnaître :

• Se lécher le museau : Remarquez lorsque vous caressez votre chien ou si vous lui demander quelque chose s’il sort sa langue un petit peu.
• Renifler le sol : Vous demandez à votre chien de s’asseoir et tout d’un coup, il décide de renifler le sol là où il n’y a rien de bien intéressant. Cela pourrait être un signe de stress, reprenez l’exercice à un niveau plus facile pour pitou.
• Bâiller : Le chien qui bâille lorsqu’on lui fait un câlin ou qu’on le caresse demande qu’on lui donne de l’espace.
• Lever une patte avant : Votre chien rencontre un autre chien, il reste assis et lève une patte avant. Il souhaite se faire le moins intimidant possible et n’est pas très à l’aise dans la situation.

En plus des signaux d’apaisement, le chien peut démontrer son inconfort en gémissant, alors que d’autres chiens vont grogner ou même aboyer. Le stress et l’anxiété ayant une forte incidence sur le bien-être physique de tout être vivant, vous remarquerez peut-être certains troubles ou manifestations physiques chez votre chien :

• Troubles digestifs : le chien qui présente de la diarrhée ou des vomissements
• Perte de poils
• Le chien qui se gratte sans cesse
• Halètement rapide
• Salivation excessive
• Trouble de l’appétit
• Léchage excessif de ses pattes, de son corps, d’un objet ou d’une personne
• Hyperactivité
• Excitation excessive et réactions disproportionnées
• Automutilation
• Claquements de dents
• Si votre chien tremble comme une feuille
• Trouble obsessionnel compulsif
• Votre chien devient agressif ? Il se pourrait qu’il soit stressé
• Le chien qui a tendance à marquer et faire pipi partout

Les causes du stress chez les animaux de compagnie

Les causes du stress et de l’anxiété chez le chien peuvent être multiples. Tout comme leurs humains, les chiens ne manquent pas de créativité quand vient le temps d’avoir peur, d’être stressé ou anxieux. C’est d’ailleurs cette corrélation entre l’état émotionnel des chiens et de leurs humains qui nous pousse à croire que les humains peuvent communiquer et transmettre leurs émotions à leur chien !

Changement de routine

Plusieurs types de changement de routine peuvent causer du stress à votre chien, comme un déménagement, le réaménagement d’une pièce, des travaux dans la maison, l’arrivée d’un bébé, d’un nouveau colocataire ou l’adoption d’un deuxième chien à la maison, ou encore le décès d’un membre de la famille.

Ennui ou manque d’activités

Les chiens ont des besoins naturels qui doivent être comblés pour qu’ils puissent être épanouis et bien dans leurs pattes. Trop peu de ces activités peuvent causer de l’ennui chez le chien, du stress et de l’anxiété. Assurez-vous donc que votre ami canin ait assez d’activités physiques, mentales et masticatoires à chaque jour. Pourquoi ne pas prendre comme résolution pour votre chien de vous amuser ensemble ?

Utilisation d’outils aversifs dans l’entraînement du chien

L’utilisation de méthodes ou d’outils aversifs quand vous entraîner votre chien peut lui causer beaucoup de stress. Les outils comme le collier électrique, le collier étrangleur ou le collier à piques peuvent avoir de graves répercussions sur le bien-être de pitou et votre relation avec ce dernier. Par exemple, votre chien pourrait tenter de vous mordre lorsque vous le chicanez.

Vous vous posez des questions au sujet des méthodes d’entraînement à utiliser avec votre chien ? Voici quelques articles qui pourrait vous aider : 

• Mon chien fugue, dois-je utiliser une clôture électrique ?
• Mon chien aboie tout la journée et est anxieux, le collier électrique, une fausse solution ? 
• Mon chien est agressif, puis-je le dresser en méthodes positives ?
• Les pires méthodes pour socialiser son chiot qui le poussent à devenir réactif 
• Comment utiliser la punition efficacement

Bruits forts

Votre chien est-il stressé lors des orages ou des feux d’artifice ? Vous n’êtes pas les seuls. Plusieurs chiens vivent beaucoup de stress lors de ces événements. Des feux d’artifice silencieux ont d’ailleurs été créés afin de prévenir le stress chez les animaux domestiques et de la faune.

Problèmes de santé

Des problèmes de santé peuvent être à la fois causes et conséquences du stress. Votre chien peut souffrir de soucis qui lui causent de la douleur : maux d’estomac, démangeaisons persistantes, blessures, rage de dents, rhumatismes … toutes ces causes peuvent rendre votre chien irritable de manière cyclique (à certaines périodes de la journée ou de l’année) ou permanente.

Outre les traumatismes physiques, les problèmes de thyroïde chez le chien ainsi que la perte des facultés, comme la vue, chez un chien vieillissant,  peuvent également être des éléments stresseurs affectant l’humeur du chien. Si vous ne comprenez pas pourquoi le comportement de votre chien change soudainement sans raison visible, il est essentiel d’envisager l’éventualité de problèmes de santé. En cas de doute, il est nécessaire de consulter un professionnel de la santé afin de faire un examen global de votre chien.

Anxiété de séparation

L’anxiété de séparation est une cause trop méconnue de stress du chien. Quand elle n’est pas dérangeante pour le propriétaire ou le voisinage, elle est souvent ignorée. Mais pourtant, le chien peut vivre une véritable attaque de panique lorsqu’il est laissé seul. Qu’il passe son temps à détruire, aboyer ou à rester figé dans un coin de la maison pendant l’absence de son propriétaire, le chien ressort épuisé de cette expérience. Laquelle peut se répéter quotidiennement pour les propriétaires travaillant à temps plein.

Le chien est alors de manière générale fatigué et irritable le reste de la journée. Il peut s’ajouter également à d’autres stress, comme nous le verrons plus tard. L’anxiété de séparation est complexe à traiter, et doit être bien distinguée d’un chien qui s’ennuie et détruit. Il est essentiel de s’entourer d’un professionnel qualifié dans la prise en charge de cette forme de peur.

D’ailleurs, que votre chien souffre (ou non!) d’anxiété de séparation, il est important de prendre en considération ses besoins sociaux dans votre mode de vie. En effet, les chiens vivent difficilement la solitude et l’isolement.

5 manifestations obscures et incomprises de stress et d’anxiété chez le chien

#1 L’accumulation de déclencheurs (ou «trigger stacking» en anglais)

L’image de « la goutte d’eau qui fait déborder le vase » est certainement la plus explicite pour illustrer ce phénomène.

Comme nous l’avons vu plus tôt, tous les stresseurs produisent une décharge d’hormones qui prend plus ou moins de temps à se dissiper. En effet, pour chaque chien, la quantité d’hormones produite par un stresseur est différente, et la limite de tolérance est également variable et unique. Entendre un coup de feu peut simplement saisir certains chiens, pour d’autres cela suffit à provoquer une crise de panique.

Le dépassement du seuil de tolérance survient quand le chien est exposé à plusieurs stresseurs successifs ou simultanés dans un court laps de temps. Si votre chien réagit à un stimulus avec beaucoup plus d’intensité que d’habitude, peut-être a-t-il dépassé son seuil de tolérance à cause d’autres facteurs.

Par exemple, un chien peut tolérer d’être caressé sur la tête par une personne inconnue à la maison, mais si le vétérinaire fait le même geste dans sa clinique, il peut exploser et mordre. En effet, le chien n’avait pas une bonne expérience de la clinique, il n’aimait déjà pas spécialement être touché à cet endroit par un inconnu, et en plus, il était malade et avait mal au moment de l’examen. L’empilement de tous ces facteurs de stress a fait que le chien a explosé, alors qu’il aurait pu les gérer séparément.

Si votre chien présente un comportement soudainement intense, il est donc important de se demander s’il n’est pas soumis à plusieurs de ces stresseurs, dont certains méconnus.

#2 L’impuissance acquise : votre chien est résigné et a abandonné

La détresse acquise désigne la résignation du chien qui se trouve plongé dans une situation aversive dont il ne perçoit pas d’autre échappatoire que de se résigner.

Ce stress arrive, par exemple, lorsqu’une personne désire socialiser son chiot qui n’a encore jamais vu d’autres humains que ses propriétaires, et qui, maladroitement, l’emmène au marché bondé. Ne pouvant pas s’échapper à cause de la laisse, le chien se résigne et suit son propriétaire.

Dans les situations de stress, l’animal parait résigné et passif, mais les taux d’hormones de stress restent malgré tout très hauts. En dehors des situations de stress, le chien présente un comportement agressif accru, des difficultés à être motivé, à faire des choix, à prendre de l’initiative et à apprendre de nouveaux comportements.

#3 Le chien inhibé et abattu

Dans certaines situations de stress, le chien va tout simplement devenir inhibé. Il ne présentera alors plus les signaux de stress que vous avez l’habitude de voir. Attention, les baguettes magiques n’existent pas en entraînement canin ! Si votre chien change d’attitude simplement à cause d’un outil, d’une nouvelle personne ou autre, il vaut mieux creuser un peu plus loin pour voir s’il n’est pas complètement inhibé. Voici quelques exemples pour vous aider à reconnaître ces situations.

Le chien a qui on met un licou/halti et qui, tout d’un coup, ne tire plus et réagit à peine en laisse

À chaque promenade, votre chien tire en laisse pour aller sentir toutes les odeurs. Il jappe et s’élance aussi à la vue d’un écureuil. Vous décidez donc d’essayer le licou dans l’espoir de sauver votre épaule qui commence à trouver les promenades plutôt désagréables. Vous mettez donc le halti sur votre chien et vous partez l’essayer sans plus attendre. Miracle ! Non seulement pitou ne tire plus, mais il est rendu complètement indifférent aux écureuils.

Prenons un peu de recul ici. Ce peut-il réellement qu’un licou ait réglé tous les problèmes en une seule sortie ? Non. Votre chien est fort probablement stressé au point ou son comportement est inhibé, d’où le manque de réaction de sa part. C’est pourquoi il est important d’introduire les outils d’entraînement tranquillement et au rythme de l’animal et d’utiliser des techniques qui résolvent réellement la problématique au lieu de la masquer .

Le chien qui normalement réagit par peur lorsqu’il voit des gens, mais qui ne réagit plus du tout dans une foule

Si votre chien a très peur des humains, et que par une belle journée d’été, vous décidez de l’amener sur une rue très passante pour sa promenade. Vous remarquerez alors peut-être le même phénomène avec votre chien. Au lieu de réagir à tous les passants, il va devenir inhibé par le stress et ne montrer aucune réaction. Le comportement du chien change, mais l’émotion négative demeure bien présente.

Chien qui fige et est «sage» chez le toiletteur, mais qui déteste ça à la maison

Certains chiens n’aiment pas lorsqu’on les brosse, qu’on leur coupe les griffes, qu’on leur lave les oreilles ou qu’on taille leurs poils. Par contre, une fois arrivés chez le toiletteur, ils semblent très sages et ne bougent pas du tout… Pourquoi ? Vous l’avez surement deviné, ils sont complètement inhibés !

#4 La surstimulation chez le chien

Votre chien est un être sensible, mais tous les chiens ne le sont pas de la même manière. Ils perçoivent plus ou moins fortement les différents stimuli de leur environnement. Être surstimulé revient à ce que le cerveau n’arrive plus à traiter la quantité de stimuli qui lui parvient en même temps : trop de bruit, trop de personnes, trop de choses à découvrir.

La surstimulation arrive souvent avec les chiots, mais peut également toucher des chiens adultes, qui sont assez actifs. On observe une baisse de l’attention et une augmentation des comportements liés à la frustration et à l’agression : le chien est irritable, et plus réactif au moindre stimulus.

Il ne s’agit pas d’ennui, car les besoins en activité du chien sont satisfaits quotidiennement ; ni d’hyperactivité, le chien étant capable de dormir de longues périodes hors de la nuit. Le chien surstimulé a du mal à se poser malgré les activités quotidiennes, mais a plus facile à le faire les fois où on ne lui propose que des activités calmes.

#5 Le seuil de tolérance de votre chien

Le seuil de tolérance est le seuil au-dessus duquel votre chien devient trop stressé. Nous l’avons vu plus tôt pour l’accumulation des déclencheurs, mais le seuil peut être atteint beaucoup plus rapidement si plusieurs déclencheurs sont présents. Le seuil de tolérance va varier d’un chien et d’un déclencheur à l’autre. Par exemple, un chien pourrait être stressé de voir un autre chien à 50 m, mais l’ignorer et être à l’aise au-delà de cette distance. Dans le même ordre d’idées, un chien souffrant d’anxiété de séparation peut peut-être rester seul 2 secondes, mais au-delà de ce temps, la panique embarque.

Lorsque le seuil de tolérance est dépassé, le chien ne peut pas apprendre et son stress risque d’augmenter dans cette situation à l’avenir. C’est donc primordial de garder son chien sous ce seuil.

Solutions pour réduire le stress et l’anxiété des chiens

#1 Déterminer les déclencheurs de stress

#2 Minimiser l’accumulation de ces déclencheurs

Après avoir identifié les déclencheurs, il faut minimiser leur accumulation. Plus le chien voit de déclencheurs, plus son niveau de stress va augmenter. Comment on fait ? On choisit des rues plus calmes pour les promenades ou des heures moins achalandées, on met des bruits blancs dans la maison pour camoufler les autres sons qui poussent notre chien à aboyer sans cesse la nuit, on limite la visite temporairement, le temps que l’entraînement de Pitou ait lieu, etc. Le but est vraiment de diminuer le nombre de fois où on place le chien dans des situations stressantes.

#3 Rendre les expériences effrayantes en expériences positives pour votre compagnon canin

C’est maintenant le temps de passer à l’entraînement pour changer les déclencheurs en expériences positives. Premièrement, sachez que oui, on peut rassurer un chien qui a peur, et non, ça ne va pas renforcer sa peur. On peut renforcer un comportement, pas une émotion.

Pensez à un enfant qui a peur du tonnerre. Évidemment qu’on va le rassurer et lui dire de ne pas s’en faire, lui faire un câlin, etc. L’enfant se sentira mieux et plus en sécurité. C’est pareil pour nos chiens. Donc, n’hésitez pas à donner des gâteries à votre chien, à jouer avec lui ou encore lui donner quelque chose à gruger (par exemple un délicieux Kong remplis de nourriture) pour diminuer son stress et créer une association positive avec l’élément stressant.

Pour cette étape, il est préférable de faire appel à un éducateur canin afin d’éviter les erreurs qui pourraient rendre votre chien encore plus peureux. L’éducateur vous donnera un protocole à suivre et vous apprendra à déceler les signaux de stress chez votre chien pour que vous ne travailliez pas au-dessus de ses capacités.

#4 Parler à votre vétérinaire et à un éducateur canin

Lorsqu’un comportement relié au stress apparaît chez notre chien, il est important de consulter un vétérinaire. Ce dernier pourra examiner votre chien et déterminer si la cause du stress pourrait être liée à un problème médical. Un chien qui souffre sera davantage sur le qui-vive et son comportement peut changer beaucoup.

Ensuite, le vétérinaire pourrait prescrire une médication pour votre chien si son niveau de stress est trop élevé. Un chien trop anxieux ou stressé n’est pas en mesure d’apprendre quoi que ce soit puisque tout son corps et sa tête sont en mode survie. La médication vient donc réduire ce niveau de stress pour permettre à l’animal d’être entraîné.

Tel que mentionné plus tôt, une fois la rencontre chez le vétérinaire faite, un éducateur canin pourra vous donner un protocole clair et précis à suivre pour aider votre chien à se sentir mieux dans ses pattes.

#5 Combler tous les besoins de votre chien stressé

Votre chien stressé nécessite également que tous ses besoins soient comblés pour qu’il soit heureux. Cela veut dire qu’il fasse une quantité suffisante d’exercice physique, mental et masticatoire. Pour l’activité mentale, nous suggérons fortement de lui donner tous ses repas dans des jouets interactifs. Cela permet de faire durer le repas beaucoup plus longtemps et d’occuper pitou. Vous pouvez également lui apprendre de nouveaux tours pour lui faire travailler les méninges.

Voici quelques articles qui pourront vous aider à mieux combler les besoins de votre chien : 

• Comment occuper son chien sans faire plus d’efforts ?
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#6 S’assurer que votre chien peut vivre des moments sans stress

Votre chien a aussi besoin de périodes de repos où il n’est exposé à aucun de ses déclencheurs. Il faut donc lui offrir un ou des endroits calmes où il ne sera pas dérangé pendant qu’il se repose. Un petit lit à l’écart du brouhaha de la maison est une bonne solution pour le chien qui veut du temps pour lui.

#7 Utiliser des méthodes d’éducation canine éthiques et positives

Les méthodes d’éducation positives sont la solution pour aider votre chien stressé. En effet, les méthodes traditionnelles, où l’utilisation d’outils aversifs (colliers étrangleurs, colliers électriques, etc.) est encouragée, ne ferait que retirer les symptômes du problèmes, mais ne changerait pas l’émotion du chien. En méthodes positives, nous allons plutôt changer l’émotion du chien pour que le comportement s’améliore.

#8 Respecter le seuil de tolérance de votre chien

Finalement, il est très important de respecter le seuil de tolérance de votre chien. En effet, plus votre chien sera placé en situation de stress, plus son stress augmentera et pire ses réactions deviendront. Pour l’aider, vous pouvez même lui donner des journées de pause d’entraînement où il ne sera pas du tout confronté à ce qui le stresse, même de loin.

Stressant tout ça?

En effet, ce n’est pas facile d’avoir un chien anxieux et ça peut parfois nous causer du stress à nous aussi ! Sachez toutefois que les vétérinaires et éducateurs canins sont là pour vous aider au besoin. Vous aurez ainsi les outils nécessaires pour aider pitou à se sentir mieux et à être plus disposé à apprendre. Au revoir le stress, allô les progrès !

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Article rédigé par Audrey Boucquey

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