Au Québec, environ 500 000 animaux sont abandonnés chaque année. Nos animaux de compagnie ont une «durée de vie moyenne» dans nos foyers de 18 mois. De plus, notre province est tristement reconnue pour ses usines à chiots, ses nombreux cas de cruauté envers les animaux et sa surpopulation en refuge. Le Québec est surnommé le « tiers-monde en ce qui concerne la cruauté envers les animaux ».
Qui sont ces animaux qui se font abandonner? Pourquoi ces chiens s’y retrouvent?
Beaucoup de gens hésitent à adopter un chien de refuge, car ils croient à tort que la majorité de ces chiens ont des problèmes de comportement, des problèmes de santé ou qu’il n’y a que des vieux chiens.
Voyons ensemble les principales causes d’abandons… Vous pourriez être surpris!
1. Déménagement et les logements qui n’acceptent pas les chiens
Lorsqu’arrive la saison des déménagements, la SPCA de Montréal reçoit mensuellement environs 1600 animaux contre en moyenne 600 animaux par mois le reste de l’année. Il faut avouer qu’il y a un réel problème dans la disponibilité des logements qui acceptent les chiens. Pour certaines familles, dont la situation est précaire, il est souvent déjà difficile de trouver un appartement abordable et qui correspond à leurs besoins. Lorsque le « droit aux animaux » s’ajoute à la liste, ça peut devenir un véritable casse-tête.
Si vous pensez déménager avec votre animal prochainement, ces deux articles pourraient vous aider:
- Gérer le stress de son chien lors du déménagement
- Trouver un appartement qui accepte les chiens au Québec
2. Abandonner son chien car «on manque de temps»
Les adoptions sur un coup de tête (dans les petites annonces ou en animalerie), ou encore un chien reçu en cadeau, peuvent amener les gens à se retrouver avec un chien sans en avoir le mode de vie qui convient.
Certaines races de chiens attirent beaucoup par leur allure (par exemple le Husky, le Berger Australien, le Border Collie) et les gens les adoptent sans nécessairement savoir que ces chiens ont besoin d’énormément d’activités physiques et de stimulations mentales.
La plupart des personnes désirent adopter un chiot, mais ne considèrent pas toujours que l’éducation d’un chiot prend beaucoup de temps (la socialisation, l’apprentissage de la propreté, les cours d’obéissance, etc.).
D’ailleurs, la grande majorité des chiens en refuge sont âgés entre 6 mois et 3 ans. Souvent, les gens adoptent un chiot, se rendent comptent lorsque le chiot vieillit que son niveau d’énergie est trop élevé et qu’ils n’ont pas le temps de l’éduquer. Selon Petfinder, 96% des chiens qui sont abandonnés en refuge n’ont aucun entraînement de base (bien marcher en laisse, s’asseoir,etc.).
Il est vraiment important de s’informer sur les besoins et le tempérament du chien avant de l’adopter. Certaines solutions existent, comme adopter un chien adulte souvent déjà éduqué, faire appel à un promeneur de chien ou une garderie pour que notre chien se dépense lors de nos absences au travail.
3. Un membre de la famille est allergique aux chiens
Il arrive que des personnes adoptent un animal sans s’avoir qu’elles y sont allergiques. Il arrive parfois aussi que des allergies se développent avec le temps ou alors que la famille s’agrandisse et que le bébé soit allergique.
Il est important d’abord de s’assurer que l’allergie est bel et bien causée par l’animal. Vous pouvez vous informer auprès de votre médecin pour connaître quelles mesures prendre pour en diminuer les symptômes : par exemple ne pas faire dormir le chien dans la chambre à coucher, se laver les mains régulièrement, retirer les tapis, etc. Votre vétérinaire peut aussi vous conseiller des produits qui aident à réduire les allergies.
Si toutefois les symptômes sont trop forts, vous pouvez vous tourner vers certaines races de chiens qui sont moins allergènes : le Caniche, le Bichon frisé, le Shih tzu ou le Bouvier des flandres. Attention! Il se peut que vous soyez quand même allergique à ces races de chiens considérées «hypoallergiques».
Vous pouvez aller voir chez un éleveur ou dans un refuge pour rencontrer ces chiens et voir si vous y êtes allergique. Si vous allez en refuge, vous pourriez même être famille d’accueil!
4. Problèmes de comportement canins
Le terme «problème de comportement» est assez large. Il peut s’agir simplement d’éducation de base (chien qui tire trop en laisse), d’un chien destructeur qui n’est pas suffisamment stimulé et qui trouve une façon de dépenser son énergie qui ne plait pas au propriétaire ou encore de problèmes plus sérieux comme de l’anxiété ou de l’agressivité.
Avant de partir en peur, il faut savoir qu’un chien qui présente un problème de comportement dans une famille ne le présentera pas nécessairement dans sa nouvelle famille d’adoption.
L’environnement et la méthode d’éducation du chien vont beaucoup influencer le comportement de l’animal. On peut penser aussi qu’un chien abandonné pour de l’anxiété de séparation sera très heureux dans une famille où il y a toujours quelqu’un à la maison (retraité ou travail à la maison) ou encore à un chien très réactif envers les voitures qui se plaira très bien en campagne.
5. Raisons financières
Un chien ça peut coûter très cher… Entre 3000$ et 5000$ par année! La première année de vie est sans doute la plus coûteuse:
- L’adoption du chien peut coûter jusqu’à 3000$ chez un éleveur enregistré et éthique
- La stérilisation (entre 150$ et 450$)
- Les vaccins, les accessoires (cage, laisse, collier, harnais, jouets)
- Les cours de maternelle et d’obéissance
- Une nourriture de qualité
- Le toilettage
- Les vaccins annuels
- La médaille de la ville
- Le promeneur
- La pension si on part en vacances…
Ce sont toutes des dépenses à considérer avant d’adopter un chien!
Si un chien développe un problème de comportement ou nécessite des soins vétérinaires, la facture peut monter rapidement.
Même si elles ne sont pas assez nombreuses, certaines ressources sont toutefois mises en place pour aider les personnes à faible revenu, par exemple la clinique vétérinaire Mittens de la SPCA de Montréal offre la stérilisation et la vaccination à moindre coût pour ce type de clientèle. Certaines cliniques vétérinaires acceptent aussi de faire des ententes avec les banques pour permettre de payer en plusieurs paiements la facture.
De plus, il est conseillé de souscrire à une assurance maladie pour votre chien ou bien d’économiser 20$ par semaine afin de pouvoir subvenir à ses besoins en cas de maladie grave.
Les solutions pour réduire le nombre d’abandons de chiens:
- Interdire la vente d’animaux de compagnie dans les boutiques pour animaux et dans les petites annonces.
- Rendre la stérilisation obligatoire pour tous les animaux de compagnie (sauf pour les éleveurs canins).
- Plus de réglementation pour faire l’élevage de chiens (et de l’ensemble des animaux de compagnie)
- Contrôle, amendes et peines d’emprisonnement plus sévères pour les propriétaires d’usines à chiots.
- Obtention d’un permis obligatoire pour avoir un animal de compagnie conditionnel au fait d’avoir suivi un cours pré-adoption, et de suivre un cours d’éducation canine post-adoption.
Vous hésitez toujours à vous rendre en refuge ? Pensez-y bien. La plupart des chiens s’y retrouvent pour plusieurs raisons qui n’ont rien à voir avec des problèmes de comportement. Ils n’attendent qu’un foyer aimant permanent. Par exemple, les Chiens Togo forment des chiens de refuge pour devenir des chiens d’assistance. Serait-ce le vôtre..?
Dans le même ordre d’idée :
- Bonne ou mauvaise idée d’offrir un chien en cadeau?
- Liste d’idées cadeaux pour les amoureux des chiens
Article rédigé par Clara Gosselin-Saucier, intervenante en comportement canin avec la collaboration d’Amélie Martel, avocate pour la SPCA de Montréal et de Coline Guérin, ancienne évaluatrice à la SPCA de Montréal
Poursuivez votre lecture :
- Comment dresser son chien?
- Les nouvelles réglementations sur les chiens à Montréal
- Quelques conseils pour le dressage de votre chien
- Comment rendre son chien heureux?
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Gravel dit
C’ est triste à voir …..
Diane Lacombe dit
Pire en pire d’année en année les abandons d’animaux……… Soyez responsable votre animal n’est pas un jouet ou un meuble… il fait parti de votre famille c’est un être à part entière, tout comme nos enfants.
Diane
Re dit
Et as tu demandé l’opinion du ministre ? Il faudrait avoir sa réponse à ton article. C’est ben beau écrire de beau article mais tu dois donner un droit de réplique, essayer davoir l’explication de l’immobilisme du ministre.
Ève Laforest dit
Notre section de commentaire est ouverte aux différents ministres s’ils désirent commenter ! Nous ne les en avons jamais empêcher et serions heureux qu’il le fasse 🙂
Gisèle Bizier dit
J’aimerais adopter un jeune hoden retriever
Ève Laforest dit
Bonjour Gisèle,
Vous pouvez contacter la SPCA de Montréal, ils ont toutes sortes de pensionnaires qui n’attendent qu’une nouvelle famille.
Daniel dit
Je suis Français et je vis au Québec depuis 2017. J’aime ce pays, ses grands espaces, ses habitants… mais ma plus grande déception est que les chiens ne sont pas vraiment aimés… ou alors au fond du jardin, attachés à une chaîne. Ce fut une très mauvaise surprise pour moi et mes deux Malinois car nous avions une autre idée du Québec et de ses habitants proches de la nature.
Des ours, lynx, orignaux, castors… etc. La nature oui, mais surtout « à moteur » avec des 4 roues, pickup, side by side, moto cross… etc. La nature est un grand terrain de jeu, mais pas pour les chiens, ces créatures si proches de l’humain, se vouant corps et âme pour les accompagner, les sauver, les protéger, les câliner…
Bref ! Grosse déception !
J’espere que les défenseurs de la nature vont se mobiliser pour faire changer cette lamentable mentalité.
A bon entendeur.
Daniel
Anonyme dit
Tout à fait d’accord…ils ont des émotions
Maryse Guillemette dit
Bonjour,
J’aimerais comprendre une chose, vous dites qu’il y a des milliers d’abandon par année mais lorsque je vais sur votre site à Montréal, il n’y a que 5 chiens pour adoption ??
Clara Gosselin-Saucier dit
Bonjour Maryse,
Parfois, pour plusieurs raisons, les chiens en adoptions ne sont pas tous affichés sur le site web du refuge alors il est toujours préférable de les contacter directement. Il faut savoir également que depuis le confinement au Québec en mars 2020, la demande d’adoption est extrêmement élevée, que ce soit pour les éleveurs et les refuges. Plusieurs personnes décident d’adopter un animal puisqu’ils passent plus de temps à la maison et cherchent de la compagnie. Au point où les éleveurs doivent tenir des liste d’attente pour les clients de plusieurs mois, voire de plusieurs années. Je vous joint un article de La Presse à ce sujet : https://www.lapresse.ca/actualites/2020-11-30/petites-annonces/a-vendre-chiots-a-prix-exorbitant.php
Donc, ce n’est pas parce qu’il y a peu de chiens disponibles ou affichés pour l’adoption qu’il y a peu d’abandons.
J’espère que cela répond à votre question.