La peur existe chez tous les individus présents sur Terre. Cependant, elle s’exprime différemment selon les espèces. Généralement, les réactions liées à la peur naviguent autour des trois mêmes instincts : figer, fuir ou attaquer.
Votre chien ou votre chiot se met à grogner, aboyer ou charger lorsqu’il croise des gens ou des chiens ? Il se cache sous le lit pendant un orage ? Il tremble et montre les dents aux personnes étrangères qui veulent le caresser ou lorsque le vétérinaire veut l’examiner ? Votre chien charge et menace les chiens et passants quand vous le marchez en laisse?
Ces comportements sont ceux d’une peur intense causée par un facteur déclenchant. Un mythe tenace répand l’idée que nos chiens sont stressés quand leurs humains leur transmettent leurs émotions négatives.
Les peurs chez nos chiens se remarquent à des niveaux très différents selon les cas. Certains chiens ont tellement peur des feux d’artifice qu’ils vont en trembler et même en vomir. Au contraire, d’autres chiens vont poursuivre les planches à roulettes tellement ils en ont peur.
De la même façon que nous pouvons avoir peur des araignées, des serpents, ou les enfants du noir, les peurs des chiens ne sont pas forcément toutes rationnelles, mais elles sont bien là. Et ce n’est pas toujours facile pour un propriétaire de chien peureux de savoir comment réagir face à ces comportements. Bien souvent, on ressent de l’impuissance, de l’incompréhension et même de la frustration.
Alors, comment faire pour gérer les peurs de son chien ? Quoi faire s’il se retrouve dans une situation qui l’effraie ? Quels sont les bons réflexes à avoir ?
Pourquoi mon chiot ou mon chien est effrayé ?
La peur est un mécanisme de survie et d’adaptation normal chez le chien. Si la peur n’existait pas, la survie d’une espèce serait presque nulle. La question est de reconnaître et de comprendre d’où viennent certaines peurs afin de pouvoir mieux les travailler et les gérer au quotidien.
Différents facteurs peuvent expliquer pourquoi un chien a peur de quelque chose:
- Le tempérament de ses parents : si deux chiens sont naturellement peureux et méfiants de leur environnement, les chances qu’ils reproduisent des chiots similaires sont donc plus grandes. Un éleveur canin éthique sera attentif au tempérament de ses reproducteurs.
- La génétique : certaines races de chiens ont été façonnées pour leur capacité à se méfier et à réagir à certains stimuli menaçants. C’est le cas par exemple des chiens de garde, comme le Berger Allemand, le Malinois ou le Akita dont les reproducteurs été choisis et sélectionnés à la base pour se méfier des étrangers dans le but d’accomplir leur travail.

- Le manque de socialisation : c’est très souvent la raison principale de la peur chez les chiens. Un chiot mal socialisé, donc qui n’a pas été assez exposé positivement à des situations différentes de la vie quotidienne, aura beaucoup plus de chances de développer des réactions de peur face à plusieurs stimuli. L’isolement social cause de la détresse psychologique chez le chien, qui est un animal grégaire tout comme nous, et qui recherche le contact de ses semblables. Prenez par exemple un chiot qui ne sort quasiment jamais de la maison. Une fois rendu adulte, il sera généralement effrayé face à l’inconnu. De même pour un chiot qui n’aura jamais vu d’hommes ou d’enfants, les futures rencontres avec ces protagonistes seront sûrement très difficiles pour lui.
- Les expériences traumatisantes: cela paraît évident, mais les expériences négatives tel que recevoir des coups ou se faire marcher sur une patte peut marquer l’esprit du chien pour plusieurs années voire même sa vie entière. Certains outils punitifs utilisés en entraînement canin peuvent causer des dommages psychologiques majeurs. Parfois seulement une grosse voix d’homme ou bien le bruit du tonnerre qui prend par surprise peut suffire à générer une peur constante face à ces facteurs.
- Une situation menaçante: ou en tous les cas, une situation interprétée comme étant menaçante par le chien. Parfois, les réactions face à certains contextes peuvent s’avérer normales mais d’autres fois le chien peut manifester une réaction exagérée. Cela peut dépendre de l’individu ou de la situation elle-même.
Reconnaître les signes de peur chez le chien
Comment savoir qu’un chien a peur ? De la même façon que nous émettons des signaux de par notre voix (tremblements) ou de par notre corps (posture reculée, traits du visage tirés), les chiens vont manifester des signaux corporels similaires. On les appelle les signaux de stress :
- Œil de baleine (blanc des yeux visible)

- Queue collée sous le corps
- Posture reculée
- Se lèche le nez
- Détourne la tête/le regard
- Halète beaucoup
Ces signaux de langage canin sont un bon indicateur pour savoir que notre chien est inconfortable et que le contexte dans lequel il se trouve le dérange. Cela peut aller d’un enfant qui s’approche de lui en courant au tonnerre qui claque.
Parallèlement, si la situation est très apeurante pour notre compagnon canin, cela peut se manifester par des comportements indésirés, trop intenses pour que le chien parvienne à se contrôler lui-même:
- Grognements
- Aboiements
- Charger
- Salivation excessive
- Défèque de manière inappropriée
- Urine de manière inappropriée
- Tremblements
- Trouble obsessif compulsif
- Destruction
Pourquoi mon chien grogne et jappe lorsqu’il est apeuré?
Comme nous l’avons vu en première partie, il existe trois mécanismes de défense chez tous les individus : combattre, fuir ou figer (fight-flight-freeze). Comme les humains, les chiens peuvent être amenés à utiliser les trois ou bien un seul, selon les situations et le stress vécus sur le moment.
Un chien qui grogne ou qui jappe manifeste clairement sa volonté à vouloir éloigner ce qui le rend nerveux. Il menace, il se fait impressionnant afin d’indiquer au stimulus (une personne ou un chien) de partir et de laisser tomber. Un chien agressif veut faire fuir ce qui lui fait peur. Mais également, il veut montrer qu’il est prêt à combattre s’il le faut.
Un chien terrorisé est-il à risque de mordre?
Un chien effrayé est toujours à risque de mordre, peu importe l’intensité de la menace que nous jugeons plus ou moins effrayante. Ici, on ne parle pas forcément de peur rationnelle. Si un chien a peur, qu’il se sent coincé dans cette situation, qu’il ne peut pas s’échapper et qu’il pense que sa vie est en jeu, alors oui, il pourra en arriver à mordre ce qui le terrorise. Pour lui, c’est un mécanisme normal de défense et de survie.
Le plus souvent, les chiens vont émettre en premier lieu des signaux de stress avant de passer à la morsure. Il ne tient qu’à nous, en propriétaires responsables, d’être attentifs à ces signaux et de savoir les reconnaître pour éloigner le plus rapidement possible notre chien de la situation qui l’effraie.
Penser que forcer le chien à s’habituer à ce qui lui fait peur est une bonne solution est en fait une bien mauvaise idée. Ceci produira l’effet inverse et s’avèrera même dangereux.
Socialiser un chiot craintif: Mission impossible ?
Bien socialiser un chiot craintif à la base peut s’avérer plus complexe que pour un chiot naturellement serein. Mais, en suivant ces conseils, il est tout à fait possible de l’aider à avoir moins peur de son environnement.
Prévoir une désensibilisation progressive
- Pensez à utiliser des récompenses à forte valeur avec votre chien (exemple : la friandise qu’il préfère au monde).
- Travaillez à distance au début, c’est-à-dire, suffisamment loin de la source de peur pour que votre chien n’y réagisse pas ou peu. Pensez à sa zone de confort. Note : observez bien le langage corporel de votre chien. S’il réagit trop, c’est que vous êtes trop prêt de la source.
- Mettez votre chiot en confiance, allez-y doucement et prenez bien le temps de faire les choses.
Prévoyez un plan de travail
Par exemple : aujourd’hui, on travaillera la socialisation avec les hommes. Le principe est de demander à des amis masculins gentils de participer. Lorsque ceux-ci s’approchent, et AVANT que votre chien ne réagisse, donnez-lui une friandise. Vous pouvez aussi alterner pour que ce soit l’individu masculin qui lance une friandise à votre chien.
Demain, on travaillera la socialisation avec des compagnons canins. Le tout est d’y aller pro-gres-si-ve-ment.
Pensez aussi à faire de courtes sessions de travail et d’y inclure du jeu à la fin pour finir sur une note détendue et positive.
Privilégiez la qualité plutôt que la quantité
Rien ne vaut 5 minutes de socialisation positives et sans faille plutôt que 30 minutes effectuées de manière aléatoire et sans plan de match. Évitez d’y aller trop vite ou de placer le chiot dans une situation trop éprouvante qui le ferait régresser.
Les pires trucs à essayer avec un chien qui a peur
- Chicaner et gronder son chien: un chien qui a peur peut avoir des comportements déplaisants pour son humain, mais si celui-ci commence à gronder son
compagnon, alors cela peut réellement empirer les choses par la suite. C’est comme essayer de gronder quelqu’un qui crie et qui s’agite parce qu’une grosse araignée lui est tombée dessus. La peur est irrationnelle, s’en prendre à son chien parce qu’il la ressent et l’exprime est contre-productif. Un chien effrayé pourrait mordre son maître s’il est grondé. - Punir le chien: la peur est une émotion et non un comportement qu’on peut maîtriser. Si le propriétaire punit son chien en raison de ses réactions inappropriées, le chien multipliera des comportements inadéquats et sa peur s’intensifiera. Le chien comprendra qu’une punition peut survenir tout de suite après l’apparition de la source de sa peur. Ce qui déclenche finalement un cercle vicieux dont il peut être ensuite difficile de se sortir.
- Forcer son chien à confronter sa peur: on parle souvent de ce procédé immersif, notamment avec les enfants, où ceux-ci doivent « s’habituer » à ce qui leur fait peur. Une confrontation peut sembler être une bonne solution, mais il n’en est rien. Au contraire, forcer un chien à se confronter à ce qui lui fait peur peut augmenter sa crainte, voire même affecter le lien de confiance avec son propriétaire. Reprenez l’araignée de tantôt: imaginez-vous que votre ami vous enferme dans une pièce avec plusieurs – grosses – araignées et vous demande d’y rester le temps de vous habituer à leur présence. Pensez-vous vraiment être capable de vous maîtriser? Et si les araignées ne sont pas si effrayantes pour vous, essayez juste d’imaginer la même chose avec ce qui vous fait le plus peur au monde… Plus concret ainsi?
- Donner des commandes pour tenter de se faire écouter: c’est exactement le même principe que le fait d’essayer de le chicaner. Cela ne sert à rien. La peur envahit le corps et l’esprit, l’attention du chien n’est plus là. Il ne vous écoutera pas.
Vous aimeriez mieux comprendre la peur et la réactivité chez le chien? Cette vidéo vous en apprendra plus sur les erreurs à éviter avec un chien craintif:
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Top 8 des conseils pour aider un chien apeuré
#1 : Rester calme et zen !
Nous l’avons vu, rien ne sert à rien de s’énerver ou de gronder votre chien. Celui-ci ressent vos émotions. Vous emporter risque de faire sentir le chien encore plus inconfortable qu’il n’est déjà.
Quand on veut vraiment aider un individu qui a peur et réagit de façon irrationnelle, la meilleure façon de l’aider est de rester calme et de montrer qu’il n’y a pas de quoi avoir peur et que nous-mêmes savons rester calme face à ce qui l’effraie. Même si cela ne l’aidera pas forcément à se calmer, au moins, cela n’empirera pas sa réaction.
#2 : Identifier ce qui fait peur au chiot ou au chien
Cette question est essentielle pour aider votre chien: qu’est-ce qui le trouble? Avant de pouvoir définir un plan d’intervention, il faut chercher et identifier la cause de la peur, mais aussi plusieurs détails autour qui peuvent avoir leur importance:
- A-t-il peur des hommes? Des femmes? Des adolescents? Des enfants?
- Quel type d’hommes : grands, petits, avec une grosse voix, avec une casquette ou un chapeau, en uniformes, jeunes, âgés, en fauteuil roulant, etc.
- Y a-t-il une période ou un environnement propice à sa peur : près de la maison, dans la pénombre le soir ?
Une fois le contexte et la source de peur définis, alors un plan d’intervention personnalisé et efficace peut être mis en place.
#3 : Gérer les situations qui effraient le chiot ou le chien
Une fois la cause bien identifiée, il est plus facile de se préparer aux éventuelles situations qui vont effrayer le chien et ainsi de les éviter ou de savoir comment y réagir. Comme nous l’avons vu, il est inutile et même contre-productif d’exposer le chien à ce qui lui fait peur. Son propriétaire doit donc éviter de le placer dans une situation qui l’effraie et de bien garder ses distances.
Par exemple, si vous avez de la visite et que votre chien n’aime pas ça, placez-le dans une pièce calme où il pourra rester tranquille.
Ou encore, s’il a peur des autres chiens, faites vos promenades durant les heures peu fréquentées : tôt le matin ou tard le soir. Évitez également les zones avec trop de monde et soyez prêt à changer de trottoir si vous voyez un autre chien venir au loin.
#4 : Réconforter le chien qui a peur
Contrairement à la croyance populaire, la peur ne se renforce pas, c’est une émotion liée à un facteur déclenchant. Donc, ce n’est pas parce que vous réconfortez votre chien ou votre chiot que vous l’encouragez à avoir peur. Bien au contraire, cela lui fait du bien et peut l’aider à se calmer.
Il faut penser que vous êtes comme son guide ou sa référence dans un monde urbain qui n’est pas toujours facile à vivre pour votre chien. Celui-ci a besoin de vous comme repère rassurant, en particulier si des choses lui font peur. Le fait d’être près de lui et de lui parler avec une voix douce, calme et rassurante peut faire une grande différence dans un moment d’émotion difficile.
#5 : Travailler en douceur
Le travail de désensibilisation progressive chez un chien prend du temps. Il faut donc y aller en douceur et suivre un plan d’action morcelé en plusieurs étapes.
- Commencez à travailler votre chien à distance de ce qui lui fait peur. Il ne faut pas aller trop vite dans les étapes, mais bien progressivement et surtout au rythme du chien. Dans cette idée, il est important d’observer attentivement le chien et ses signaux de stress éventuels.
- Faites de courtes séances, mais de qualité. On ne veut pas y aller trop intensément et ainsi, perdre l’efficacité du travail accompli et devoir recommencer à l’étape antérieure. Il vaut mieux faire des séances plus courtes et fréquentes que des sessions longues et étalées dans le temps.
- Utilisez des récompenses à valeur élevée. C’est très important, car on veut un excellent motivateur pour aider le chien à atténuer et transformer progressivement son émotion. Donc, gardez les friandises préférées de votre chien uniquement pour votre plan d’entraînement.
- Finissez toujours une séance d’entraînement par une période de jeu avec votre chien. C’est la meilleure façon de favoriser la mémorisation des exercices à votre chien. Et aussi de lui donner l’envie de recommencer la prochaine fois.
#6 : Utiliser des phéromones et odeurs calmantes
Le chien communique notamment à l’aide des odeurs et des phéromones. Le chien possède jusqu’à 300 millions de récepteurs olfactifs dans le nez, contre environ 6 millions présents chez l’être humain.
Les phéromones sont des stimulus chimiques innés qui déclenchent une réaction comportementale instinctive. Ces substances chimiques sont produites par les organismes vivants (plantes ou animaux), et permettent à des individus d’une même espèce de communiquer entre eux en percevant les phéromones par l’odorat.
Il existe une phéromone apaisante appelée apaisine. Ainsi diffusée, elle déclenche alors une réponse calmante. La maman qui allaite diffuse naturellement cette phéromone pour apaiser ses chiots.
Certaines odeurs sont également reconnues comme étant naturellement apaisantes. C’est le cas par exemple de la lavande ou de la camomille.
Vous pouvez aider votre chien en vous procurant des diffuseurs de phéromones ou d’huiles essentielles prévues pour apaiser. N’hésitez pas à vous renseigner auprès de votre pharmacien, de votre vétérinaire ou d’un naturopathe.
#7: Consulter un vétérinaire
C’est même une étape qui devrait être parmi les premières dans le processus d’accompagnement d’un chien craintif. Il est important en effet de vérifier si la peur de votre chien n’est pas le résultat d’une maladie ou d’une douleur éventuelle. Peut-être que votre chien a besoin d’une médication pour l’aider à aller mieux. Certains troubles de la thyroïde peuvent notamment expliquer pourquoi un chien peut être particulièrement agressif, stressé ou peureux.
Consultez votre vétérinaire si vous avez le moindre doute. Une simple prise de sang peut confirmer ou infirmer des informations importantes.
#8 : Demander l’aide d’un éducateur canin
Vous avez besoin d’aide pour votre plan d’intervention ou pour l’évaluation de votre chien ? L’équipe de De Main de Maître peut définitivement vous aider. Nous pouvons vous accompagner pour les protocoles de désensibilisation, l’encadrement, le support et le suivi de votre travail.
Conclusion
Rappelez-vous que la peur chez un individu, et donc chez votre chien, est une réaction normale face à un stimulus qui peut sembler menaçant ou inquiétant.
Mais il est tout à fait possible d’amener votre chien à être plus confortable face aux situations qui l’inquiètent. En considérant ses peurs comme étant légitimes et en prenant soin de le réconforter et de travailler avec lui, vous améliorerez grandement votre relation. Compréhension et confiance sont les clés pour une entente favorable!
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Article rédigé par Dorothée Pasturel Pâris
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