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Métiers "Canins"

[PROS] Morale, éthique et méthodes d’entraînement canin

Dressage de chiens éthique

Êtes-vous un éducateur canin éthique ?

Est-ce que vous appelez « éthique » tout ce qui correspond à vos valeurs personnelles et aux attentes sociales ? Ou avez-vous vraiment pris le temps de remettre en question l’aspect éthique de vos méthodes ?

Peut-être que vous vous dites que votre vertu dépasse celle des autres ? Que vos décisions en matière d’éducation canine sont, par essence, plus justes, plus éthiques, plus respectueuses des chiens ?

Mais… attendez un peu !

Il est possible que l’effet de supériorité illusoire ait discrètement infiltré vos pensées. Ce biais cognitif, sournois et insidieux, pourrait bien avoir biaisé votre jugement. Il vous pousse à croire que vos actions sont moralement supérieures, creusant un fossé entre vous et ceux qui osent voir les choses différemment.

Mais… pause !

Que savez-vous vraiment des concepts d’éthique et de morale appliqués au comportement animal ? Avez-vous pris le temps de creuser ces notions complexes ? Ou êtes-vous simplement persuadé que vos intuitions suffisent à définir ce qui est bon et juste ?

Ce que nous verrons ensemble dans cet article :

  1. L’effet de supériorité illusoire et son impact direct sur la manière dont nous percevons les méthodes des autres professionnels du domaine animal
  2. Les distinctions clés entre morale et éthique – et pourquoi cela compte vraiment
  3. Les dilemmes moraux et les réflexions éthiques qui surgissent lorsqu’on veut modifier le comportement d’un chien
  4. L’impact dévastateur d’un manque de connaissances éthiques sur la pratique canine. Et ce, peu importe la ‘’méthode de dressage canin’’ que vous utilisez ou l’étiquette que vous endossez à titre d’éducateur canin.

L’effet de supériorité illusoire

biais moral supérioritéL’effet de supériorité illusoire et la tendance à croire que sa propre vertu est supérieure à celle des autres sont étroitement liés par un phénomène psychologique commun : l’exagération de l’auto-perception positive.
Dans l’effet de supériorité illusoire, les individus surestiment leurs compétences, qualités ou traits par rapport aux autres. Ils se croient généralement plus compétents ou intelligents. Ce biais peut également s’appliquer aux valeurs morales et aux comportements vertueux. Lorsqu’une personne pense que sa propre vertu est meilleure que celle des autres, elle entre dans une forme de biais moral, une extension de l’effet de supériorité illusoire.

Le lien entre ces deux phénomènes repose sur l’idée que l’individu évalue ses actions, ses valeurs et ses croyances comme étant moralement supérieures.  Et en même temps il sous-estime ou dévalorise celles des autres. Cela peut créer une perception erronée de sa propre éthique et encourager un sentiment de jugement moral. L’individu critique les autres pour leurs comportements jugés moins vertueux.

Et vous savez quoi ? Nous avons tous tendance à croire que nos valeurs et nos jugements moraux sont supérieurs à ceux des autres. Surtout lorsqu’ils ne partagent pas notre point de vue. Après tout, ce serait surprenant de se positionner sur certains enjeux sans être convaincus de leur justesse, n’est-ce pas ?

En somme, l’effet de supériorité illusoire, appliqué à la moralité, conduit à un biais de supériorité morale. On se considère plus éthique ou vertueux que les autres, renforçant une vision faussée de sa propre excellence morale.

La différence entre la morale et l’éthique

Éducation canine éthiqueLa morale et l’éthique sont deux concepts souvent confondus, mais ils ont des distinctions importantes, surtout dans le domaine de l’éducation canine.

La morale se réfère à un ensemble de croyances personnelles ou culturelles sur ce qui est bien ou mal.

Elle est généralement influencée par la société, la religion ou les valeurs individuelles.

Par exemple, un éducateur canin peut juger que l’utilisation d’un collier à pointes, le fait de mettre un chien en cage, d’utiliser sa nourriture pour l’entraînement, de mettre le chien en retrait pour le punir ou encore d’administrer des antidépresseurs à un chien sont immoraux. En effet, il voit ces pratiques comme une forme de maltraitance envers l’animal, en accord avec ses convictions personnelles.

L’éthique, quant à elle, repose sur une réflexion plus large et rationnelle.

Elle est axée sur ce qui est considéré comme juste ou injuste, fondée sur des principes universels dépassant les croyances individuelles. Elle incite à examiner les répercussions de nos actions sur le bien-être des chiens et à évaluer chaque méthode de manière objective et globale.

Mais, l’éthique ne pointe pas du doigt une action (ou une méthode d’entraînement, si vous préférez). L’éthique nous pousse à prendre du recul pour constater ou prévoir les conséquences possibles d’une action.

Ainsi, une pratique éthique ne coïncide pas nécessairement avec une pratique morale. Une approche éthique se définit par une analyse rigoureuse de nos actions. Dès lors que vous vous interrogez, par exemple, sur les bénéfices et les risques d’une intervention, vous adoptez une démarche éthique, peu importe l’issue de votre réflexion.

Dans le cadre de la formation EPICC pour devenir éducateur canin dans laquelle j’ai l’honneur d’enseigner, j’explore en profondeur les distinctions fondamentales entre ces deux concepts. J’incite également les étudiant-e-s à remettre en question leurs idées préconçues et à adopter une réflexion critique qui dépasse les simples croyances personnelles. Pourquoi est-ce essentiel ?

Différence entre morale et éthique

Exemple de différences entre morale et éthique

Faire la distinction entre la morale et l’éthique est crucial pour un éducateur canin.

Si l’on ne se fie qu’à ses convictions morales, on risque de juger les autres méthodes de manière subjective. Sans tenir compte des différents enjeux qui ont pu pousser un professionnel à adopter une approche plutôt qu’une autre.

En adoptant une approche éthique, on peut analyser les pratiques avec un regard plus ouvert et informé. En prenant en compte les raisonnements logiques, la science du comportement canin, et les besoins spécifiques de chaque chien, par exemple. Cela permet d’ajuster ses interventions de manière plus juste et responsable, en dépassant les jugements personnels pour mieux servir l’animal, son humain ainsi que la société.

Différence entre morale et éthique

Je vous entends déjà protester !

Mais, n’est-ce pas là une réflexion dangereuse ?

N’est-ce pas une pente glissante, bien savonneuse, qui mène tout droit vers des pratiques telles que l’euthanasie, l’utilisation d’aversifs, ou encore des outils et méthodes d’entraînement contraignants pour le chien ?

Oui, c’est un chemin vers une analyse approfondie sur les conséquences de nos actions. Et si cela vous effraie, peut-être vaudrait-il mieux interrompre votre lecture dès maintenant. Ne vous aventurez surtout pas dans ce chemin que vous devez tracer de vos propres réflexions.

Quand le pilotage moral automatique ne fonctionne plus !

Les dilemmes moraux sont inconfortables parce qu’ils confrontent nos valeurs, nos croyances et nos principes à des choix où aucune option ne semble pleinement juste ou satisfaisante.

Ce sentiment d’inconfort provient du fait qu’un dilemme moral nous force à choisir entre deux (ou plusieurs) alternatives. Chacune ayant des implications éthiques conflictuelles. Chaque option comporte des avantages et des inconvénients. Et souvent, quelle que soit la décision prise, elle entraîne un certain niveau de sacrifice ou de compromis.

réflexion éthique comportement animalChaque intervention pour modifier le comportement d’un chien implique de prendre en considération le bien-être animal… Mais aussi…

  1. Le bien-être de l’humain
  2. Les normes sociales
  3. L’autonomie et la liberté du chien
  4. La liberté des autres humains et de la collectivité
  5. Les ressources utilisées pour arriver à nos fins
  6. Les effets délétères et bénéfiques à court et à long terme
  7. Le respect des lois
  8. Etc…

Il est donc pratiquement impossible de prendre une décision entièrement morale lorsque vient le temps d’entraîner un animal :

  • Peut-être que nos clients devront faire des sacrifices pendant quelques semaines ou mois d’entraînement
  • Il est fort probable que nous devrons brimer la liberté du chien, que ce soit en utilisant un moyen de gestion ou en contrôlant l’accès aux motivateurs
  • Du temps et de l’argent seront utilisés pour réhabiliter un chien. Ces ressources auraient-elles mieux été investies pour aider dix autres animaux dans le besoin ?

dilemmes moraux dressage chienPour un propriétaire , l’un des dilemmes moraux les plus courants concerne l’euthanasie de son chien. À quel moment décide-t-on que la souffrance d’un animal est telle qu’il serait éthiquement correct de mettre fin à ses jours ?

Certaines personnes estiment qu’il est moral de prolonger la vie tant qu’il existe un espoir de guérison. D’autres au contraire jugent que la dignité et le confort de l’animal priment sur le désir humain de ne pas « abandonner » son compagnon. Ce dilemme repose sur une balance délicate entre ce que la morale personnelle nous dicte et ce que l’éthique suggère : minimiser la souffrance de l’animal.

 

Pour ceux qui travaillent dans le contexte de refuges, des décisions éthiques complexes surgissent lorsqu’il s’agit de répartir des ressources limitées.

Doit-on consacrer du temps et de l’argent à un seul animal gravement malade au détriment de plusieurs autres, dont la réhabilitation pourrait être plus facile et rapide ? Ce genre de dilemme pousse à réfléchir à la justice et à la responsabilité collective.

Ici, l’éthique questionne l’optimisation des ressources pour le bien-être global des animaux, même si cela va à l’encontre de la morale personnelle qui privilégierait peut-être une approche plus compassionnelle envers un cas individuel.

 

Pour un éducateur canin, les dilemmes moraux et éthiques apparaissent souvent lors du choix des méthodes d’intervention.

Par exemple, faut-il privilégier des méthodes d’entraînement qui garantissent des résultats rapides, mais potentiellement stressantes pour le chien, ou plutôt des méthodes plus douces, mais parfois plus longues à produire des effets tangibles ? L’éducateur canin doit ici naviguer en eaux troubles : le bien-être immédiat de l’animal versus l’efficacité de l’intervention et les attentes des propriétaires.

bien-être animal et entraînementDe plus, la question de l’utilisation d’outils de dressage de chiens controversés (comme les colliers électriques ou les cages) pose un dilemme moral majeur : certains éducateurs les considèrent comme contraires à leurs principes moraux, tandis que d’autres les voient comme un mal nécessaire pour assurer la sécurité de l’animal et des humains.

Par exemple, certaines personnes ne se sentent pas en sécurité de promener leur chien de 45 kilos sans un licou Halti ou sans un collier à pointes. Vaut-il mieux éliminer les promenades du chien ou laisser au client l’opportunité de faire des choix éclairés pour permettre au chien d’avoir plus de liberté ou d’exercice physique ?

Ici, il ne s’agit pas d’avoir recours au sophisme du faux dilemme. Il s’agit bel et bien des situations auxquelles les clients sont confrontés.

Autre exemple, concernant les chiens souffrant d’anxiété de séparation… Vaut-il mieux les médicamenter au plus tôt avec des médications psychotropes, comprenant des effets secondaires importants, mais permettant de diminuer rapidement les comportements dérangeants (destruction, aboiements, etc.) ?

Un autre exemple qui me vient en tête est la facilité avec laquelle nous suggérons le retrait, l’ignorance ou l’isolement d’un chien à titre d’éducateur canin en méthode positive, alors que pour les animaux sociaux, l’isolement social a des effets délétères au niveau émotionnel parfois plus élevés que l’utilisation de méthodes aversives.

Cela veut-il dire que nous ne devons plus utiliser l’isolement et lancer des briques sur la tête de nos chiens ? Non. Cela veut dire que nous devons pousser nos réflexions plus loin et choisir les méthodes d’intervention, qui, au final, apporteront le plus de bénéfices à l’individu et conseiller nos clients en conséquence.

Au final, les décisions éthiques ne sont pas les bonnes décisions; elles sont les moins pires.

L’impact dévastateur d’un manque de connaissances concernant l’éthique chez les éducateurs canins

Polarisation des discours autour des méthodes d’entraînement

Insultes et attaques personnelles, débats stériles, conflits idéologiques et conformité aux idées du groupe auquel nous appartenons ne sont que la pointe de l’iceberg des effets secondaires.

Ce manque de réflexion éthique limite la capacité à nuancer les propos et à prendre du recul sur les méthodes, menant à une absence de débat constructif; ce phénomène est particulièrement visible sur les réseaux sociaux, où les échanges se polarisent, réduisant la complexité du bien-être animal à des slogans, des faux dilemmes ou des positions extrêmes.

Le manque de débats constructifs empêche une réflexion profonde sur les meilleures pratiques pour le bien-être animal.

Malheureusement, les éducateurs canins ont tendance à se replier sur des règles morales personnelles, influencées par leurs croyances ou expériences individuelles. Alors qu’ils pourraient réfléchir objectivement aux conséquences de leurs actions sur le bien-être des chiens.

Enfin, la peur de sortir des sentiers battus pour réfléchir par soi-même est un autre frein majeur. Lorsque les éducateurs manquent de connaissances en éthique, ils se retrouvent souvent à suivre des approches « acceptées » par leur communauté ou par les courants dominants, de peur de se retrouver en dehors des consensus.

Cette conformité empêche une réflexion critique sur les pratiques existantes. Elle décourage toute tentative d’innovation ou de créativité dans l’entraînement canin. Les éducateurs hésitent à expérimenter ou à ajuster leurs méthodes par crainte d’être perçus comme éthiquement déviants, ce qui conduit à un immobilisme qui ne profite ni aux chiens ni à leurs propriétaires.

En somme, un manque de connaissances en éthique dans le domaine de l’éducation canine nourrit la polarisation des discours, inhibe les débats constructifs, entretient la confusion entre morale et éthique, et décourage les éducateurs de réfléchir par eux-mêmes. Il est donc essentiel de favoriser une meilleure compréhension des concepts éthiques afin de permettre des discussions plus riches, nuancées et ouvertes, tout en plaçant le bien-être animal au centre de ces réflexions.

 

 

Article rédigé par Simonne Raffa, Intervenante en comportement canin, propriétaire d’Évolution Canine

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[La science au secours de l’éducation canine] – 3 raisons de s’inspirer de la science

Dressage canin basé sur la science

Chers éducateurs canins (et autres professionnels du domaine), avez-vous déjà ressenti la frustration de ne pas obtenir les résultats escomptés de vos interventions ? Ou bien, vous vous sentez démunis face au nombre d’informations disponibles sur les médias sociaux… Ce qui a pour effet de faire ressortir votre vieil ennemi : le syndrome de l’imposteur. Ne vous inquiétez pas, nous allons tenter aujourd’hui de vous fournir un nouvel outil à ajouter à votre arsenal : la science ! Car oui, la science peut devenir votre meilleure alliée pour surmonter les obstacles que vous rencontrez lors de vos plus grands moments de doutes. En explorant ensemble les connaissances scientifiques, nous allons vous aider à :

  • Affiner vos méthodes d’entraînement
  • Résoudre efficacement les problèmes de comportement de vos compagnons
  • Démêler le vrai du faux et les nuances apportées par la science
  • Satisfaire pleinement vos clients, qu’ils aient deux ou quatre pattes.

Embarquons donc ensemble dans cette aventure enrichissante et transformons vos pratiques pour améliorer le bien-être de nos chiens et de ceux de nos clients !

Ce que vous trouverez dans cet article :

  1. Des découvertes scientifiques passionnantes
  2. Des trucs concrets et efficaces pour améliorer vos interventions
  3. Plusieurs vidéo vous présentant des concepts clé : L’attachement, l’analyse comportementale appliquée et les biais cognitifs
  4. Des astuces pour concevoir de meilleurs plans d’entraînement

Raison #1 : Une source inépuisable de savoir

Les avancées en éthologie et en cognition canine nous permettent de mieux comprendre la façon dont nos chiens pensent, apprennent et interagissent. Ces découvertes sont donc LES clés pour développer des méthodes de dressage de chiens non seulement plus efficaces, mais aussi plus respectueuses du bien-être animal. Le but ? Diminuer les comportements dérangeants menant à de trop nombreux abandons de chiens, au Québec comme ailleurs.

En voici deux exemples :

1- Découvrez l’impact de vos émotions et expressions

Vous vous en doutiez mais la science l’a confirmé :  les chiens sont capables de lire nos émotions ! En effet, ils savent distinguer la joie de la colère, même sur des visages inconnus [1] ou dans l’intonation de leur voix.  Cette découverte souligne donc l’importance de notre langage corporel et de nos expressions faciales. Une publication récente a même suggère que les chiens répondent mieux à une commande (« assis ») lorsque la personne qui le leur demande est joyeuse [2].

Mais ce n’est pas tout ! Il a également été démontré que nos chiens peuvent être affectés par les émotions qu’ils perçoivent. Ainsi, un chien qui perçoit la joie de son propriétaire aura plus tendance à remuer la queue et se rapprocher de lui [3].  Alors qu’au contraire, les chiens exposés à des visages colériques montrent des signes d’inconfort, notamment en se léchant les babines [4]. Pensez-y donc si votre chien fugue ou si vous désirez lui apprendre le rappel !

Le message est clair : notre état d’esprit est la clé du succès de l’apprentissage de nos chiens.

Soyez heureux d’entraîner votre chien !

Voici quelques stratégies éprouvées :

Approches scientifiques du dressage canin

  • Cultivez une attitude positive : Le sourire et le plaisir sont vos meilleurs alliés pendant l’entraînement ! Plongez-vous dans des disciplines qui vous passionnent tous deux(pensez au Rallye-O, à l‘agilité ou à la détection d’odeurs), inventez des exercices ludiques, et entourez-vous de coach en comportement canin et de collègues inspirants. Ces approches renforceront votre lien avec votre chien et transformeront l’obéissance en un jeu captivant. Votre bonheur authentique est la clé de votre réussite !
  • Bannissez le stress : Créez l’environnement idéal pour l’entraînement. Adaptez les défis à votre niveau et à celui de votre chien, et utilisez des techniques de gestion appropriées. Par exemple, pratiquez les promenades en laisse avec votre chien après avoir joué au tug avec votre chien ou quand l’excitation de partir en balade s’est enfin calmée. Un chien détendu est un chien réceptif ! Pour travailler avec votre chien réactif, commencez dans un cadre contrôlé, loin des déclencheurs. Ou, encore, pratiquez votre chien réactif par frustration à voir d’autres chiens après une séance de jeu avec ses copains canins. Vous favorisez ainsi votre réussite, vous conserverez votre motivation et vous y trouverez même du plaisir et de la fierté !

2- La science démontre l’importance de l’attachement dans l’éducation canine

La recherche nous permet également de comprendre comment d’autres facteurs cruciaux, comme l’âge, la race de nos chiens et l’environnement influencent leur apprentissage.

Ainsi, une autre découverte récente a permis de mettre en lumière un élément autrefois sous-estimé : la relation d’attachement entre le chien et son humain. Faites-vous partie de ces humains qui considèrent leur chien un peu comme leur enfant ? Eh bien sachez que votre chien, lui, vous considère lui-aussi comme son parent.

En effet, plusieurs études ont démontré que le lien qui nous relie est unique  et ressemble fortement à celui qui unit un enfant et ses parents [5]. Et comme pour un enfant, un lien d’attachement sécurisant est un besoin pour votre chien, au même titre que boire et manger.  La science a montré que si vous soignez votre relation, votre chien sera plus confiant, plus résilient et moins sujet aux problèmes de comportements. Cela pourrait même vous aider, par exemple, à passer plus facilement le cap de l’adolescence de votre chien, selon une étude parue en 2020 [6].

Pour renforcer votre relation, assurez-vous de respecter ces 3 règles :

Méthodes basées sur la science pour l’éducation canine

  • Répondez à ses besoins physiques. Votre chien a besoin d’une nourriture de qualité, d’eau à volonté , de sommeil et d’activité physique régulière.
  • Répondez à son besoin de sécurité. Fournissez-lui un environnement rassurant et respectez ses signaux et répondez-y de manière appropriée. Par exemple, si votre chiot pleure dans sa cage lorsqu’il passe sa première nuit chez vous, n’hésitez pas à la rassurer et rester près de lui. Paradoxalement, savoir qu’il peut compter sur vous aujourd’hui facilitera son acquisition d’indépendance plus tard !
  • Adoptez une méthode d’éducation claire et bienveillante. Les méthodes d’éducation trop autoritaires ou inconsistantes sont plus souvent associés à des problèmes de comportement, chez les chiens comme chez les enfants.

En conclusion : un chiot épanoui et bien éduqué est avant tout un chiot dont les besoins profonds de proximité, de sécurité et d’affection ont été pleinement comblés.

Cette vidéo illustre comment l’attachement entre le chien et son humain renforce sa résilience et met en évidence la spécificité de ce lien par rapport aux chats.

Raison #2 : La science comme modèle méthodologique en éducation canine

La science ne se contente pas de nous apporter des connaissances, elle nous offre un cadre méthodologique puissant et indispensable. En adoptant une approche scientifique, nous sommes en mesure de remettre en question nos pratiques de manière constructive et de rechercher des preuves tangibles de l’efficacité de nos méthodes. Cette démarche rigoureuse est la clé pour devenir des professionnels de l’éducation canine plus compétents et plus efficaces.

L’analyse du comportement appliquée : Une approche scientifique pour des résultats concrets

Il arrive parfois que, malgré vos efforts, les problèmes de comportement de votre chien ne soient pas résolus après plusieurs consultations. Cela peut être dû à une mauvaise identification du problème initial, souvent causée par une méthodologie inappropriée. C’est ici que l’Analyse Comportementale Appliquée (ACA) entre en jeu, offrant une approche rigoureuse et scientifique pour mieux comprendre et aborder ces comportements.

Pour résoudre efficacement un problème de comportement, nous devons adopter la même rigueur qu’un scientifique. Prenons l’exemple d’un chien réactif envers ses congénères.

Notre rôle est d’émettre des hypothèses précises : le chien agit-il par peur, par frustration, ou cherche-t-il à protéger une ressource ? Pour tester ces hypothèses, nous devons poser les bonnes questions sur l’environnement du chien : le comportement se manifeste-t-il en laisse ou en liberté ? Avec tous les chiens ou seulement certains ? À quelle distance ? En posant ces questions ciblées, nous collectons des données cruciales qui nous permettent de comprendre ce qui motive et maintient le comportement du chien. À partir de ces éléments, nous pouvons mettre en place des stratégies d’intervention efficaces car adaptées au cas par cas.

L’ACA est donc une approche individualisée qui permet de concevoir des interventions sur mesure, adaptées aux besoins spécifiques de chaque situation, maximisant ainsi leur efficacité.

Elle repose sur des données objectives et sur plusieurs décennies de science du comportement. De plus, l’ACA vise non seulement l’acquisition de nouvelles compétences, mais aussi leur maintien et leur généralisation à différents contextes. En adoptant cette approche, vous pouvez améliorer vos méthodes et garantir des résultats mesurables et tangibles dans vos interventions.

Structurer ses entraînements : La clé de la progression

Parfois, nos interventions ne donnent pas les résultats escomptés parce que nos plans d’entraînement manquent de clarté. Un plan confus est difficile à suivre, tant pour le chien que pour  votre client humain, ce qui peut entraver leur apprentissage à tous les deux. C’est pourquoi structurer vos plans est essentiel pour gagner en clarté et en efficacité. Cela rendra l’apprentissage plus simple et plus fluide.

Pour cela, vous pouvez vous inspirer de la méthodologie et de la rigueur scientifique. Elle vous permettra d’identifier et de formuler des objectifs et des critères clairs et détaillés.

Techniques de dressage canin appuyées par la recherche

Voici un exemple concret pour enseigner à un chien à s’asseoir :
  • Objectif : Apprendre au chien à s’asseoir sur commande
  • Action de l’humain : Leurrer le chien en plaçant une friandise devant son nez et en la déplaçant lentement vers le haut et l’arrière
  • Réaction attendue du chien : Suivre la friandise avec sa tête et poser ses fesses au sol
  • Critère de réussite : Le chien pose complètement ses fesses au sol
  • Progression : Passer à l’étape suivante après 5 réussites consécutives
  • Plan B : Si le chien ne réussit pas, récompenser les comportements intermédiaires pour le guider progressivement vers l’objectif.

Cette approche structurée peut sembler fastidieuse au premier abord, mais elle garantit une communication claire et efficace, tant pour le chien que pour son humain.

Évaluer l’efficacité de nos interventions : Des résultats mesurables pour un progrès tangible

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Pour garantir l’efficacité de vos interventions, il est essentiel d’évaluer objectivement vos progrès. La science vous offre des outils précieux pour mesurer ces progrès de manière fiable. Prenons l’exemple d’un chien réactif en promenade.

Pour évaluer l’efficacité de votre travail, concentrez-vous sur des critères mesurables :

  • Fréquence : Observez si le chien passe d’une réaction systématique à une réaction une fois sur deux.
  • Intensité : Notez si la réaction passe d’une traction forte à une simple tension sur la laisse.
  • Durée : Vérifiez si un aboiement prolongé se réduit à une réaction d’une seconde.
  • Distance : Évaluez si le chien passe d’une réaction à vue à la capacité de croiser d’autres chiens sans incident.

Ces mesures concrètes vous permettent de quantifier les progrès réalisés et d’ajuster vos méthodes en conséquence. En adoptant cette approche, vous assurez une amélioration continue et tangible dans vos interventions.

Raison #3 : Tirer parti des défis scientifiques pour surmonter nos propres obstacles

Vous êtes-vous déjà demandé comment aider vos clients qui, après avoir consulté plusieurs professionnels aux avis divergents, se sentent perdus et confus face à la multitude d’approches en éducation canine ?

Un milieu aux courants de pensées très hétérogène et polarisé

C’est un défi courant, et il est tout à fait compréhensible que les propriétaires de chiens se sentent désemparés. Avec tant de courants différents, il est facile de se perdre dans :

  • Les méthodes traditionnelles versus les approches basées sur la réponse aux besoin des chiens
  • Les techniques basées sur la dominance comparées à celles qui privilégient l’utilisation du modèle béhavioriste
  • Les conseils donnés sans contexte sur les médias sociaux versus les approches globales

Toutes les méthodes ne se valent pas

Alors, comment pouvez-vous naviguer dans cette complexité et guider vos clients de manière efficace ? Voici quelques pistes inspirées de la démarche scientifique qui pourraient vous aider :

Principes scientifiques dans l’entraînement des chiens

Analysez les méthodes :

Prenez le temps d’évaluer les différentes approches et leurs fondements. Cela vous permettra de mieux comprendre ce qui fonctionne et pourquoi. Ainsi, de nombreuses publications ses sont intéressés au sujet au cours des dernières années. Malgré des résultats parfois discordants, un consensus commence à émerger.

Ainsi, les  chiens entraînés en renforcement positifs seraient plus obéissants et moins sujets aux problèmes de comportement que les chiens éduqués avec des méthodes punitives [7]. Ainsi, des organisations comme le Collège Américain des Vétérinaires Comportementalistes d’Amérique (ACVB) [8] ou l’Ordre des Médecins Vétérinaires du Québec (OMVQ) [9] ont pris position sur le sujet et décidé de déconseiller l’utilisation des aversifs.

Soyez critique :

La science est en constante évolution, et il est crucial de garder à l’esprit que l’hypothèse favorisée aujourd’hui pourrait être remise en question demain, comme nous l’avons vu avec la pandémie de Covid-19, la plattitude de la terre ou même la prescription d’hormones chez les femmes monoposées. C’est pourquoi l’esprit critique est essentiel : il nous permet de mieux percevoir les nuances, les biais et les limites des études scientifiques.

Pour vous aider à y voir plus clair, nous publierons prochainement un article détaillé sur les biais en science, qui vous aidera à les identifier et à mettre les résultats en perspective. Nous profiterons de cette occasion pour illustrer ces concepts en prenant comme exemples certains articles sur les méthodes d’entraînement canin, un domaine où les débats scientifiques sont particulièrement animés.

Testez et observez :

N’hésitez pas à expérimenter diverses techniques ou exercices. Observez les résultats et ajustez vos pratiques en fonction de ce qui fonctionne le mieux pour chaque couple chien-humain. Cette approche s’apelle l’empirisme et est l’une des bases de l’approche scientifique.

Restez flexible :

Adaptez vos méthodes en fonction des dernières découvertes scientifiques, du contexte de ces découvertes et des besoins spécifiques de chaque animal. La science évolue, et vous pouvez faire de même !

Formez-vous en continu :

Tenez-vous au courant des avancées dans le domaine. Plus vous en saurez, mieux vous pourrez aider vos clients. Pour cela, n’hésitez pas suivre nos formations et webinaires en ligne sur le comportement canin.

Devenez entraîneur canin ou comportementaliste grâce à nos formations certifiantes

En adoptant une approche intégrative qui combine différentes disciplines comme l’éthologie, la psychologie et la biologie, vous pourrez offrir une vision plus complète de l’éducation canine. Pensez à :

  • Intégrer les aspects comportementaux et physiologiques dans votre compréhension du chien
  • Considérer le contexte social et environnemental de chaque animal

En faisant cela, vous serez en mesure de proposer des solutions personnalisées et adaptées à chaque situation. Non seulement vous améliorerez vos pratiques, mais vous aiderez également vos clients à démêler le vrai du faux dans le monde parfois déroutant de l’éducation canine.

Aurélie Delannoy Auteur

 

 

Article rédigé par Aurélie Delannoy

 

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  • Cours en ligne : Formation intensive : Les principes fondamentaux de l’éducation & de la modification comportementale
  • Webinaire : Comment utiliser la science en éducation canine : exemple appliqué à la socialisation du chiot
  • Cours en ligne : [Trousse complète] Au secours, mon chien est réactif ! 

 

Références :

[1] Müller, C., Schmitt, K., Barber, A., & Huber, L. (2015). Dogs Can Discriminate Emotional Expressions of Human Faces. Current Biology, 25, 601-605.

[2] Bräuer J, Eichentopf D, Gebele N, Jandke L, Mann V, Schulte K, Bender Y. Dogs distinguish authentic human emotions without being empathic. Anim Cogn. 2024 Sep 21;27(1):60

[3] Souza, P., Guo, K., Mills, D., Resende, B., & Albuquerque, N. (2023). How Do Dogs Behave When Presented with Situations of Different Emotional Valences?. Animals : an Open Access Journal from MDPI, 13. 

[4] Albuquerque, N.; Guo, K.;Wilkinson, A.; Resende, B.; Mills, D.S. Mouth-licking by dogs as a response to emotional stimuli. Behav. Process. 2018, 146, 42–45.

[5]  Payne, E., DeAraugo, J., Bennett, P., & McGreevy, P. (2016). Exploring the existence and potential underpinnings of dog–human and horse–human attachment bonds. Behavioural Processes, 125, 114-121. 

[6] Asher Lucy, England Gary C. W., Sommerville Rebecca and Harvey Naomi D. 2020Teenage dogs? Evidence for adolescent-phase conflict behaviour and an association between attachment to humans and pubertal timing in the domestic dogBiol. Lett.1620200097

[7] Hiby, E., Rooney, N., & Bradshaw, J. (2004). Dog training methods: their use, effectiveness and interaction with behaviour and welfare. Animal Welfare. 

[8] Position Statements – American College of Veterinary Behaviorists (no date). Available at: https://www.dacvb.org/page/PositionStatement (Accessed: 17 September 2024).

[9] Mise en garde de l’Ordre des médecins vétérinaires du Québec à l’égard de l’usage de méthodes punitives dans l’éducation des animaux (no date). Available at: https://www.omvq.qc.ca/l-ordre/nouvelles-et-evenements/90-mise-en-garde-de-lordre-des-medecins-veterinaires-du-quebec-a-legard-de-lusage-de-methodes-punitives-dans-leducation-des-animaux.html?page=21&CAT= (Accessed: 17 September 2024).

 

[DOSSIER CHOC] Épidémie de sur-médication d’antidépresseurs chez le chien

effet secondaire antidepresseur chien

Peut-être faites-vous partie de ces personnes qui, comme moi, ont décidé d’adopter un chien pendant l’épidémie de COVID-19 ? Et peut-être que comme moi, vous n’aviez pas la patience d’attendre 2 ans et avez choisi de parcourir les sites de petites annonces en ligne. Peut-être êtes vous aujourd’hui le (pas si heureux) propriétaire d’un de ces fameux “chiens COVID” ? Enfin, peut-être avez-vous dû vous résigner à donner des antidépresseurs (accompagnés ou non d’effets secondaires) à votre chien.

Vous avez fait au mieux. Mais comme une plante qui ne peut s’épanouir sans le soleil et un sol riche, les chiens ont besoin d’un cadre adapté pour se développer harmonieusement. Malheureusement, les conditions de vie imposées par la pandémie ont souvent créé des environnements inadéquats pour répondre aux besoins essentiels de nos chiens. Ainsi, selon une étude finlandaise publiée dans le journal Scientific Reports et portant sur l’anxiété chez les chiens, 70% d’entre eux présentent des comportements problématiques [1].

Les troubles du comportement sont même devenus l’une des principales causes d’euthanasie chez les chiens. Ils représentent même le tiers des causes de décès chez les chiens de moins de 3 ans [2].

Face à ce défi, notre société semble avoir trouvé une solution rapide : la médication, plus précisément l’utilisation d’antidépresseurs et d’anxiolytiques pour chiens. Mais est-ce vraiment la panacée que nous espérions ?
Imaginons un instant que le bien-être d’un chien soit comme une plante. La médication serait l’engrais, offrant une croissance rapide et visible. Cependant, sans un sol riche (un environnement adapté) et un ensoleillement adéquat (des interactions positives et de l’exercice), cette croissance peut-elle être durable et saine ?

 

Ce que vous retrouverez dans cet article : 

  1. Le témoignage d’une vétérinaire
  2. Des études de cas ainsi que des solutions à mettre en place au lieu de médicamenter son chien
  3. Pourquoi des techniques efficaces en entraînement peuvent… Échouer !
  4. L’importance d’une approche holistique, basée sur le bien-être animal
  5. Des arguments sourcés

 

Un blâme qui n’est pas nécessairement à faire porter aux vétérinaires

Des résultats rapides, sans mettre aucun effort

Dans notre quête de solutions immédiates pour changer le comportement de nos chiens, nous nous tournons souvent vers les vétérinaires pour obtenir des résultats rapides. La médication comportementale, autrefois tabou, s’est fortement démocratisée au cours des dernières années, chez le chien comme chez l’humain. C’est une avancée salutaire pour les chiens qui en ont besoin, mais qui peut aussi s’accompagner de dérives.  Prenons l’exemple d’un chiot qui hurle le matin dans sa cage. La solution médicamenteuse peut sembler attrayante, offrant un soulagement rapide aux propriétaires épuisés. Cependant, cette approche ne traite que le symptôme, pas la cause sous-jacente.

Étude de cas : Le chiot d’une cliente hurle dans sa cage le matin

entraînement chiot cage

Lola, une golden retriever de 4 mois, a été mise sous médication anxiolytique dès ses premiers mois de vie pour des hurlements matinaux. Ses propriétaires, désespérés par le manque de sommeil, ont opté pour cette solution sur recommandation de leur vétérinaire et de leur éducateur canin. Bien que les hurlements aient diminué, Lola a développé une léthargie inhabituelle et une perte d’appétit, des effets secondaires bien connus des antidépresseurs chez le chien. Ce cas soulève des questions sur l’utilisation précoce de médicaments chez les chiots et les conséquences à long terme sur leur développement.

Pour éviter de recourir immédiatement à la médication, plusieurs solutions auraient pu être envisagées pour traiter les causes possibles des hurlements de Lola :

  • Nécessité de la cage : Malgré certaines pressions sociales, la cage n’est pas nécessaire et peut souvent être remplacée par un enclos intérieur, plus vaste, ou bien l’utilisation d’une pièce sécurisée
  • Faire ses besoins : Sortir Lola pour qu’elle fasse ses besoins puis la remettre dans sa cage avec une activité masticatoire. Les chiots ont souvent besoin de sortir fréquemment, surtout tôt le matin.
  • Solitude : Déplacer la cage de Lola dans un endroit plus proche des propriétaires jusqu’à ce qu’elle grandisse et tolère mieux la solitude. Cela peut réduire son anxiété liée à la séparation.
  • Ennui/anticipation :
    • Établir une bonne routine pour que Lola sache quand elle sera sortie de sa cage ou non.
    • Fermer les rideaux pour favoriser un sommeil plus long et éviter qu’elle ne se réveille trop tôt à cause de la lumière.
    • S’assurer qu’elle ait suffisamment d’exercice et de stimulation mentale pour éviter l’ennui.
  • Entraînement positif :
    • Entraîner la cage avec son chien au préalable et créer une association positive (par exemple en y donnant son repas ou son Kong fourré) pour que le chiot aime s’y trouver.
    • Éviter d’utiliser la cage comme punition
  • Confort de la cage :
    • S’assurer que la cage soit suffisamment grande, confortable et accueillante.

Ces approches non médicamenteuses peuvent souvent résoudre les problèmes comportementaux de manière plus durable et sans les effets secondaires potentiels des antidépresseurs pour nos chiens.

Des dilemmes éthiques déchirants

Les vétérinaires se trouvent souvent confrontés à des dilemmes éthiques déchirants. D’un côté, ils ont le devoir de soulager la souffrance animale et de répondre aux attentes des propriétaires. De l’autre, ils sont conscients que la médication ne devrait être qu’une partie d’une approche holistique du bien-être animal.

Dr Marion Desmarchelier, vétérinaire comportementaliste, témoigne : « Il y a toujours une question d’environnement. C’est sûr que si vous pensez que vous allez prendre un husky, le mettre dans un appartement et le sortir juste 30 minutes par jour, et qu’il détruit tout et court partout… C’est un problème de comportement mais la solution ce ne sont pas les antidépresseurs […] Quand le cerveau ne fonctionne pas correctement, ça peut poser des problèmes et c’est là que ça prend des médicaments. Mais quand on a un environnement inadéquat pour l’animal, ça ne prend pas des médicaments, ça prend de changer l’environnement » [3]

Sur-prescriptions d’antidépresseurs chez les chiens : à qui doit-on lancer les roches ?

vétérinaire stressé

Il serait facile de pointer du doigt les vétérinaires ou les propriétaires de chiens, mais la réalité est plus nuancée.

Notre société de l’instantané, notre manque de temps et nos attentes irréalistes envers nos animaux de compagnie contribuent tous à cette problématique. Une étude récente a ainsi montré que 50% des propriétaires de chiens travaillent à l’extérieur 5 jours par semaine, laissant peu de temps pour l’entraînement et l’exercice de leur chien [4]. En outre, l’utilisation moyenne de nos téléphones portables dépasse 3h chaque jour. Cela réduit encore davantage le temps que nous pouvons accorder à nos fidèles compagnons, compromettant ainsi leur bien-être et leur équilibre comportemental.

Au final, la plupart des gens ont-ils réellement le temps de s’occuper adéquatement de leur animal ?

Des solutions simples et à notre portée

Face à ces défis, rappelons les nombreux bienfaits de l’exercice et de l’entraînement pour nos compagnons canins : 

  • Prévention des problèmes de comportement : Un chien bien dépensé et entraîné est moins enclin à développer des comportements problématiques tels que l’agressivité ou la destruction. De plus, l’activité physique régulière stimule la production d’endorphines. Cela réduit naturellement le stress et l’anxiété chez nos amis à quatre pattes.
  • Stimulation mentale : Les jeux d’intelligence et les séances d‘éducation canine maintiennent l’esprit du chien alerte et engagé. Vos meilleurs alliés pour combattre l’ennui et ses conséquences néfastes !
  • Renforcement du lien avec l’humain : Ces activités partagées créent des moments privilégiés. Vous améliorez ainsi la communication et la compréhension de votre chien.
  • Bénéfices pour la santé physique : L’exercice régulier aide à maintenir un poids idéal, renforce la musculature et améliore la santé cardiovasculaire. Cela contribue à prévenir de nombreux problèmes de santé, de l’obésité aux maladies articulaires.
  • Développement social : Les sorties sont l’occasion d’interagir avec leurs congénères et d’autres humains. Cela est d’autant plus important pour les chiots qui sont dans leur période de socialisation.

En somme, l’exercice et l’entraînement ne se limitent pas à la santé physique ; ils sont fondamentaux pour leur bien-être mental et émotionnel.

Évolution de la perception de la prescription de médication chez les chiens et envol fulgurant des demandes

comportement chien médication antidépresseur

La perception de la médication comportementale pour les chiens a considérablement évolué ces dernières années. Autrefois tabou, elle est maintenant souvent considérée comme une solution de première ligne. Le Dr Desmarchelier  confirme : « Dans les cinq dernières années, j’ai changé énormément ma pratique. [Les antidépresseurs] sont des médicaments qui existaient déjà, mais qu’on n’avait jamais pensé tester, alors qu’on les utilise maintenant presque tous les jours. » [5].

Prescription de médication sans mise en place de moyens alternatifs, jugés plus efficaces

Le propriétaire du chien comme juge et parti

Les propriétaires de chiens se retrouvent souvent dans une position délicate, étant à la fois juges et parties dans la décision de médicamenter leur animal.

Certains confondent des comportements normaux des chiens avec des problèmes. Un chiot qui mordille, un jeune chien surexcité ou un berger australien qui poursuit des enfants : ces actions, bien que parfois agaçantes, sont naturelles. Ces comportements ne nécessitent pas de médication, mais plutôt de la gestion et des méthodes d’éducation adaptées.

Des alternatives plus efficaces que de donner un anxiolytique à son chien :

De plus, leur perception subjective de l’efficacité du traitement peut parfois occulter des alternatives plus adaptées mais nécessitant plus d’investissement personnel. Pourtant, la combinaison de la médication avec l’entraînement comportemental s’avère être l’approche la plus efficace pour traiter les problèmes de comportement chez les chiens, comme le démontrent plusieurs études scientifiques[6].

Cette approche combinée permet d’obtenir des résultats plus rapides, plus durables et mieux adaptés aux besoins individuels de chaque animal, en traitant à la fois les aspects physiologiques et psychologiques des troubles comportementaux canins.

Des méthodes d’entraînement efficaces… Mises en place de façon incorrecte !

De nombreuses méthodes d’entraînement basées sur la science et l’éthique ont prouvé leur efficacité. Cependant, leur mise en œuvre incorrecte peut conduire à des résultats décevants, poussant les propriétaires vers la solution médicamenteuse :

  • Le manque de compréhension des principes fondamentaux et l’incohérence dans l’application des techniques peuvent compromettre l’efficacité de l’entraînement.
  • Les attentes irréalistes en termes de temps et le manque de personnalisation des méthodes pour chaque chien peuvent conduire à l’abandon prématuré des efforts d’entraînement.
  • Un timing inapproprié des renforcements, combiné au stress ou à l’anxiété du propriétaire, peut créer de la confusion chez le chien et entraver le processus d’apprentissage.
  • L’absence de suivi professionnel, un environnement d’entraînement inadéquat, et l’utilisation de punitions ou de méthodes coercitives peuvent tous contribuer à l’échec de méthodes d’entraînement par ailleurs efficaces.
  • Trop peu (ou trop) de pratique peut entraver le processus d’apprentissage. Idéalement, un chien devrait être entraîné une dizaine de minutes par jour, quotidiennement ou presque. Comme nous, les chiens ont besoin de répétitions pour maîtriser un exercice, mais leur attention diminue après quelques minutes. Alterner entre entraînement, jeu et repos permet une meilleure assimilation des nouvelles connaissances.

Les effets secondaires des médications pour chiens mal évaluées

Les effets secondaires des médicaments comportementaux chez les chiens sont souvent sous-estimés, allant de l’altération de la personnalité et des problèmes digestifs aux troubles du sommeil et à la dépendance physique.

Ainsi, dans une étude portant sur l’efficacité du diazépam pour traiter l’anxiété chez le chien, 51% des propriétaires affirment avoir interrompu l’utilisation à cause des effets indésirables de cet antidepresseur sur leur chien [7]. Ces effets, qui peuvent également résulter d’interactions médicamenteuses dangereuses, soulignent l’importance d’une évaluation minutieuse et d’un suivi attentif lors de l’utilisation de ces traitements.

Les effets secondaires des médications sur l’environnement sous-estimées

Il n’y a pas que nos chiens qui peuvent souffrir des effets secondaires des antidepresseurs. Les médicaments qui leurs sont administrés, y compris les psychotropes, ne sont pas entièrement métabolisés et leurs résidus peuvent se retrouver dans les eaux de surface et souterraines, où ils persistent longtemps Ces composés peuvent agir comme perturbateurs endocriniens chez les poissons et les amphibiens, modifier leur comportement et s’accumuler dans la chaîne alimentaire [8].

Les plantes aquatiques peuvent également être affectées, avec des changements dans la croissance et la photosynthèse. Les stations d’épuration ne sont souvent pas équipées pour éliminer ces composés. Il est donc nécessaire de promouvoir une utilisation responsable des médicaments et de développer des méthodes de traitement des eaux plus efficaces.  Il faut également sensibiliser le public et les professionnels de santé animale à cette problématique environnementale [8].

On constate la présence de plusieurs drogues chimiques dans les milieux aquatiques. Parmi elles, la fluoxétine (l’une des molécules les plus prescrites aux chiens dans un contexte de comportements dérangeants) est l’une des plus présentes dans les eaux de surface. Et cela risque d’empirer ! Les experts prédisent que son émission dans l’environnement pourrait doubler d’ici 2050. En effet, l’augmentation des prescriptions d’antidepresseurs pour les humains et les animaux domestiques devrait perdurer.

Effets secondaires des antidépresseurs sur la vie marine : Des traces infimes d’antidépresseurs présentes dans l’eau proviennent de nos déchets. Ils peuvent altérer le comportement naturel des crevettes, augmentant leur risque d’être mangées par des prédateurs. Des expériences en laboratoire ont  recréé les conditions aquatiques. Elles montrent que ces antidépresseurs ont un impact sur la faune marine, affectant potentiellement l’ensemble de l’écosystème aquatique.

Utilisation de psychotropes chez le chien : un changement dans les mentalités nécessaire, axé sur le bien-être animal

Il est crucial de réévaluer notre approche du bien-être animal. Plutôt que de chercher à supprimer les comportements indésirables, nous devrions nous concentrer sur la satisfaction des besoins fondamentaux de nos compagnons canins :

  • Exercice physique régulier : La plupart des chiens ont besoin de 30 minutes à 2 heures d’exercice par jour, selon leur race et leur âge.
  • Stimulation mentale : Les jeux d’intelligence, les puzzles alimentaires et l’entraînement sont essentiels pour maintenir un esprit canin sain.
  • Socialisation : Les interactions avec d’autres chiens et humains sont cruciales pour le développement comportemental.
  • Une alimentation équilibrée : Une nutrition adaptée joue un rôle important dans le comportement et la santé globale.
  • Un environnement sûr et confortable : Un espace de repos, des jouets appropriés et un sentiment de sécurité sont nécessaires.

Malheureusement, de nombreux propriétaires ont du mal à satisfaire ces besoins en raison de contraintes de temps, de ressources limitées ou simplement par manque de connaissances. Ainsi, 40% des propriétaires de chiens déclarent ne pas promener leur chien régulièrement [9].

medication pour chien réactif
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Étude de cas : Un Bouvier Australien réactif

Max, un bouvier australien de 2 ans, présentait une hyperactivité chronique ainsi que des problèmes de réactivité en laisse. Ses propriétaires envisageaient la médication comme solution. Cependant, une évaluation approfondie a révélé que Max ne recevait pas suffisamment de stimulation mentale et physique pour sa race. Un programme alliant exercice physique et stimulation mentale a été mis en place, résolvant le problème sans recours aux médicaments et sans exposer Max à de potentiels effets secondaires.

Attention ! Trop de stimulation peut aussi être source de soucis ! Particulièrement chez les chiots et les chiens de races très actives (par exemple les chiens de berger), l’excès d’activité peut paradoxalement engendrer les mêmes problèmes que le manque d’exercice. Imaginez un enfant surexcité après trop de bonbons – c’est un peu pareil pour nos amis à quatre pattes !

Problèmes de comportement canin : une approche différente que celle axée sur la prescription d’antidépresseurs est nécessaire

La médication a certes sa place dans l’arsenal thérapeutique, mais elle ne devrait être qu’un outil parmi d’autres. Les solutions sont à notre portée : une meilleure éducation des propriétaires, une approche holistique du bien-être animal, et une utilisation judicieuse et éthique des médicaments.

Revenons à notre métaphore initiale : un chien épanoui est comme une plante vigoureuse. La médication peut être l’engrais qui stimule la croissance. Mais sans un sol riche (un environnement adapté) et un ensoleillement adéquat (des interactions positives et de l’exercice), aucune plante ne peut vraiment s’épanouir. Il est de notre responsabilité de créer un écosystème équilibré pour nos compagnons, où la médication n’est qu’un élément d’une approche globale centrée sur leur bien-être.

Aurélie Delannoy Auteur

Article rédigé par Aurélie Delannoy

 

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Références :

[1] Salonen, M., Sulkama, S., Mikkola, S. et al. Prevalence, comorbidity, and breed differences in canine anxiety in 13,700 Finnish pet dogs. Sci Rep 10, 2962 (2020). https://doi.org/10.1038/s41598-020-59837-z
[2] Boyd C, Jarvis S, McGreevy PD, et al. Mortality resulting from undesirable behaviours in dogs aged under three years attending primary-care veterinary practices in England. Anim. Welf. 2018;27:251-262.
[3] Entrevue avec Dr Marion Desmarcheliers, FM93, 22 juillet 2024, https://www.fm93.com/audio/637668/votre-chien-ne-file-pas-son-veterinaire-peut-lui-prescrire-des-antidepresseurs
[4] Ipsos. (n.d.). Seven in ten dog owners say they’d bring dog to work if allowed. Retrieved August 30, 2024, from https://www.ipsos.com/en-ca/Seven-In-Ten-Dog-Owners-Say-Theyd-Bring-Dog-to-Work-if-Allowed.
[5] Wong, D. (n.d.). Chien anxieux cherche antidépresseurs. Radio-Canada.ca. Retrieved August 30, 2024, from https://ici.radio-canada.ca/recit-numerique/880/chien-anxiete-antidepresseurs-veterinaire-comportement-clomicalm
[6] Ian R. Dinwoodie, Vivian Zottola, Nicholas H. Dodman, An investigation into the effectiveness of various professionals and behavior modification programs, with or without medication, for the treatment of canine aggression. Journal of Veterinary Behavior, Volume 43, 2021, Pages 46-53
[7] Herron ME, Shofer FS, Reisner IR. Retrospective evaluation of the effects of diazepam in dogs with anxiety-related behavior problems. J Am Vet Med Assoc. 2008;233(9):1420–4. pmid:18980494
[8] Académie nationale de Pharmacie. (2008). Médicaments et Environnement. Rapport de l’Académie nationale de Pharmacie. https://www.acadpharm.org/dos_public/1_Rapport_Med_Env_version_JMH_def_JPC.pdf
[9]Dogster. (2024). 10 Dog Walking Statistics for 2024: How Much People Walk Their Pups. https://www.dogster.com/statistics/dog-walking-statistics

 

Les dilemmes éthiques : zone d’ombre des méthodes d’éducation canine dites positives

L’éducation canine positive a connu un essor remarquable ces dernières années, promue par de nombreux experts comme une méthode respectueuse et efficace pour entraîner nos compagnons canins.

Je crois fermement qu’un mode d’éducation basé sur la gestion de l’environnement, la compréhension des besoins naturels ainsi que sur le renforcement positif est la meilleure approche en éducation canine, que ce soit pour les propriétaires de chiens, tout comme pour les professionnels débutant (ou non) dans le domaine. Cependant, l’expérience, des recherches appronfondies concernant les études liées au bien-être animal ainsi que des centaines d’heures d’études minutieuses concernant le concept d’éthique m’ont permis d’apporter des nuances à ma pratique et de mieux comprendre là ou je crois que nous avons fait (certaines) erreur.

Explorons ensemble comment;

  • Même avec un cadre bienveillant, nos actions peuvent ne pas réellement améliorer le bien-être d’un individu
  • Nous sommes parfois aveuglés par l’ignorance de certains dilemmes éthiques
  • Nos idées préconçues concernant l’éducation canine peuvent diminuer la qualité de vie des chiens que nous tentons d’aider
  • Le principe d’éthique et de bienveillance a été utilisé par le mouvement d’entraîneurs en méthodes positives… sans réelle réflexion (j’en suis moi-même coupable)

Cet article explore les complexités et les questions morales liés à la responsabilité de prendre soin d’un individu qui a souvent bien peu de moyens pour exprimer ses réels désirs.

Si vous n’êtes pas prêt à suspendre votre jugement pour prendre en considération de nouvelles informations, lire cet article sera pour vous une perte de temps. Peut-être vaut-il mieux éviter le pénible 😉.

Qu’est-ce qu’un dilemme éthique ?

L’éthique est la branche de la philosophie qui étudie les principes moraux qui régissent le comportement humain. Dans le contexte de l’éducation canine, l’éthique se penche sur les méthodes et pratiques utilisées pour enseigner aux chiens des comportements souhaités tout en respectant leur bien-être.

Les propriétaires de chiens, tout comme les éducateurs canins se retrouvent souvent face à des choix difficiles où les implications morales de leurs actions doivent être soigneusement considérées : 

  • Est-il au bénéfice du chien de subir de long et douloureux traitements médicaux ou bien d’être euthanasié ?
  • Est-il au bénéfice de nos chiens de vivre une vie de solitude, alors que ce sont des animaux sociaux pour qui la présence de compagnie est cruciale à leur bien-être ?
  • Est-il au bénéfice du chien de ne plus aller se promener, ou bien d’utiliser un outil tel qu’un licou Halti afin de réduire les tiraillements sur la laisse ?
  • Est-il au bénéfice du chien qui fait de la prédation d’être en longe toute sa vie lors des promenades en nature, ou bien d’être entraîné à ne pas poursuivre à l’aide de méthodes dites aversives, telle que l’utilisation du collier électrique ?

Et, attention ! Je ne suis pas en train d’utiliser de faux dilemmes pour inciter l’utilisation d’aversifs. Dans certains cas, ces dilemmes sont tout à fait réels et les décisions que nous prenons, même sous le couvert de méthodes dites bienveillantes, peuvent ne pas l’être.

L’éthique, issue du grec « ethikos », désigne ce qui concerne les mœurs et la moralité. Elle explore les questions de bien et de mal, de juste et d’injuste, et s’efforce de fournir des directives sur la manière dont les individus devraient agir dans diverses situations. Être éducateur canin, c’est avoir une mission bien plus large que celle fixée au départ d’entraîner des chiens; c’est celle d’améliorer le bien-être des animaux sous nos soins, d’offrir un ensemble de méthodes cohérentes pour le client et de s’assurer de la sécurité du public.

En ne s’intéressant pas au concepts liés à l’éthique, un professionnel du domaine animal est voué à se fier à des lignes directrices plutôt qu’à une compréhension globale de ses actions et des méthodes proposées.

Dans l’éducation canine, ces principes éthiques sont cruciaux pour assurer que les méthodes employées respectent non seulement les objectifs de formation mais aussi le bien-être global des animaux.

 

Les différents types de dilemmes éthiques (ce n’était pas déjà assez compliqué…)

Un dilemme éthique survient lorsque deux valeurs ou obligations morales entrent en conflit, rendant difficile la prise de décision. Les éducateurs canins rencontrent divers dilemmes éthiques, notamment :

Court terme vs long terme : Parfois, les méthodes qui semblent les plus efficaces à court terme peuvent avoir des conséquences négatives à long terme. D’un autre côté, certaines actions peuvent à court terme générer de la souffrance, mais mener à des retombées positives.

Le meilleur exemple ? Tous les chiots vivent un moment de souffrance intense lors de la séparation à leur milieu de naissance. Pourtant, cette courte épreuve est souvent nécessaire pour vivre dans leur nouveau milieu de vie qui leur garantira davantage de soins individuels pendant toute une vie.

Par exemple, l’utilisation de colliers de choc peut entraîner une obéissance immédiate, mais peut également provoquer des problèmes de comportement et de bien-être à long terme.

Individu vs société : Les éducateurs canins doivent souvent équilibrer les besoins individuels d’un chien avec les attentes sociétales ou les besoins de la famille humaine. Un chien peut nécessiter une approche spécifique pour son bien-être, qui peut être en conflit avec les attentes de ses propriétaires ou des normes sociétales.

Action vs conséquences : Un dilemme éthique classique est de décider entre la moralité de l’action elle-même et de ses conséquences. Par exemple, est-il éthique d’utiliser une méthode aversive si cela garantit la sécurité du chien et des humains autour de lui à long terme ?

Un exemple classique : Je connais bon nombre d’éducateurs canins qui ne jurent que par les méthodes positives. Toutefois, quand vient le temps de parler de l’entraînement à l’évitement des serpents venimeux, la majorité d’entre-eux s’entendent sur le fait que les colliers électriques peuvent être une solution d’éducation canine plus éthique et plus fiable, compte tenu de la situation.

En acceptant de se pencher sur ces questions, nous

 

Exemples de dilemmes éthiques dans le domaine de l’éducation canine

Les dilemmes éthiques en éducation canine ne sont pas seulement théoriques; ils se manifestent souvent dans des situations pratiques vécues par les éducateurs. Voici quelques exemples concrets de dilemmes éthiques auxquels sont confrontés les éducateurs canins.

Utilisation de médication : les risques sur la santé et le bien-être des chiens sont souvent oubliés

L’utilisation de la médication pour gérer des comportements problématiques chez les chiens est un sujet complexe et controversé. Les antidépresseurs et les anxiolytiques peuvent aider à réduire l’anxiété et les comportements indésirables, mais ils ne sont pas sans effets secondaires.

Des études montrent que ces médicaments peuvent provoquer des troubles gastro-intestinaux, des changements de comportement et des effets neurologiques . Les éducateurs canins doivent donc peser les avantages potentiels contre les risques pour la santé et le bien-être des animaux.

Utilisation de moyens de gestion qui briment la possibilité d’expression de comportement naturels de manière temporaire ou permanente

Certaines méthodes de gestion, comme les cages de confinement ou les dispositifs de restriction, sont utilisées pour empêcher les comportements indésirables. Cependant, ces pratiques peuvent limiter l’expression des comportements naturels des chiens, tels que courir, jouer ou explorer. Une étude par Haverbeke et al. a révélé que les chiens soumis à des méthodes restrictives montrent des signes accrus de stress et de frustration.

Utilisation du retrait social : Et si le retrait social était plus dûrement vécu que l’utilisation d’aversifs chez les animaux sociaux ?

Le retrait social est souvent utilisé comme une forme de punition douce dans l’éducation canine positive. Cependant, pour les animaux sociaux comme les chiens, l’isolement peut être particulièrement traumatisant. Des recherches indiquent que le retrait social peut causer plus de détresse psychologique que certaines méthodes aversives légères . Les éducateurs doivent donc reconsidérer l’impact de cette technique sur le bien-être émotionnel des chiens.

L’importance de la reconnaissance des dilemmes éthiques pour une approche réellement basée sur le bien-être animal

La fixation des éducateurs canin sur le quadrant du conditionnement opérant est un non sens

L’éducation canine est souvent centrée sur les quadrants du conditionnement opérant : renforcement positif, punition positive, renforcement négatif et punition négative. Cependant, se focaliser uniquement sur ces quadrants peut limiter une compréhension holistique des besoins et du bien-être des chiens.

Le futur des éducateurs canin réside dans une compréhension globale de ces enjeux pour aider les propriétaires de chiens à prendre des décisions concernant l’éducation et le bien-être de leur chien

Le futur de l’éducation canine réside dans une approche intégrative qui prend en compte les dilemmes éthiques. Les éducateurs canins doivent être formés pour comprendre et naviguer ces défis, en aidant les propriétaires de chiens à faire des choix informés et éthiques pour le bien-être de leurs animaux.

Test de personnalité – Quel type d’éducateur canin êtes-vous ?

Le prix de la compassion : L’intervenant canin, le chien & l’humain

Je trouve ça tellement difficile de devoir dire non à des clients, parfois ça m’empêche de dormir, mais je n’ai plus de place ! Entre les cours de groupe, les demandes des clients, les commentaires négatifs sur les médias sociaux et la maltraitance animale, je capote. Je suis tellement fatigué ! Je suis épuisé et ma vie est un vrai tourbillon, je n’arrive plus à m’organiser. Des fois, j’aurais envie de tout lâcher, je n’aime plus ce que je fais, c’est juste trop.

Vous vous reconnaissez dans quelques-unes, voire toutes, ces phrases? Vous n’êtes pas seul!

Selon les statistiques américaines publiées dans le Journal of the American Veterinary Medical Association, un vétérinaire sur onze ressent de la détresse psychologique et un vétérinaire sur six a déjà pensé au suicide.

Ces chiffres sont similaires à ceux de la France, de la Belgique et du Canada – il y a une prévalence d’épuisement professionnel et de fatigue compassionnelle qui peut, dans certains cas, mener à l’abandon de carrière, aux pensées suicidaires et parfois même au suicide.

Par extension, il est possible de croire que ces sentiments de détresse et d’impuissance affligent sans doute aussi tous ceux et celles qui œuvrent auprès des animaux : personnel de refuges, éducateurs canins, comportementalistes, techniciens en santé animale et autres.

Que sont l’épuisement professionnel et la fatigue compassionnelle ?

Selon Figley, l’épuisement et la fatigue liés aux activités professionnelles peuvent découler :

  • d’une exposition directe à des évènements traumatisants.
  • d’une exposition secondaire (écouter les clients parler de leurs expériences difficiles; aider les clients avec des chiens difficiles, en particulier les cas d’agressivité).
  • toute autre exposition prolongée à diverses situations difficiles (clients difficiles, cas difficiles, milieux et/ou collègues négatifs; pression de performance, etc.).

Être éducateur canin, consultant en comportement canin, personnel de refuge ou famille d’accueil peut être extrêmement enrichissant à tous les points de vue, mais par moment, ce peut aussi être formidablement stressant.

Nous sommes appelés à aider les humains et les chiens, dans des environnements qui ne sont pas toujours sans risque. Au-delà des dangers potentiels associés aux chiens craintifs, anxieux ou agressifs, il y a les cas difficiles, les clients dont les attentes ne peuvent pas toujours être satisfaites et parfois même, des conversations difficiles à tenir.

L’exposition fréquente à la détresse animale, particulièrement présente chez les employés de refuges, et l’impuissance d’agir face à la souffrance qui est parfois le quotidien de nos clients à quatre pattes est également un facteur contributif.

epuisement travail educateur caninÀ cela s’ajoute l’incertitude financière d’être travailleur autonome, les incessantes demandes téléphoniques ou par courriel, les demandes d’aide sur les médias sociaux, les « je ne veux pas payer pour une consultation, j’ai juste besoin d’un petit conseil rapide », l’impression de travailler en vase clos et seul et le sentiment de ne pouvoir faire avancer une cause qui nous tient à cœur : le bien-être animal.

Vous vous reconnaissez ? Vous n’êtes pas seul !

Qu’on se le dise, travailler dans le milieu canin, ce n’est pas que de mignonnes boules de poils et des licornes. Plus souvent qu’autrement, notre travail d’intervenant en éducation canine nous fait voyager sur des chemins inattendus. Le beau parcours que l’on s’était tracé en terminant notre formation d’éducateur canin prend subitement une toute autre tournure.

Le poids de ces multiples stresseurs finit par se fait sentir. Il faut réduire la pression.

Quels sont les signes de la fatigue de compassion ?

Le pouvoir est dans l’équilibre
-Barbara Kingsolver

La première étape pour éviter la fatigue de compassion est de faire son bilan personnel.

Certains de ces énoncés s’appliquent-ils à vous?

  1. Votre client vient d’annuler à la dernière minute et ça fait bien votre affaire
  2. Vous perdez patience avec des collègues ou des clients; vous êtes irritable
  3. Vous avez de la difficulté à dormir
  4. Vous pleurez souvent
  5. Vous avez de la difficulté à trouver des  « petits bonheurs » quotidiens
  6. Vous êtes épuisé, physiquement et/ou émotionnellement
  7. Vous avez l’impression de ne plus être à la hauteur, d’être dépassé
  8. Votre travail empiète sur votre vie privée ou familiale
  9. Vous retirez peu ou pas de satisfaction au travail
  10. Vous avez une perte d’appétit, une perte ou un gain de poids, des maux de tête

Si vous vous êtes pris dans un tel tourbillon, il y a des solutions!

Comment prévenir l’épuisement professionnel ?

Votre bilan est fait ? Allons-y maintenant avec la prévention.

Rien n’est soutenable sans limites
-Brené Brown

✅ detresse psychologique domaine caninSoyez à l’écoute de vous-même afin de reconnaître les signes et symptômes d’un trop-plein : notez les changements dans vos comportements au travail et à la maison
✅ Identifiez vos limites, tracez une ligne; passez du « je dois » au « j’aimerais »
✅ Échangez de façon informelle avec collègues, amis ou un mentor et discutez avec vos proches; ils auront peut-être aussi remarqué certains changements
✅ Dans la mesure du possible, diminuez votre charge de travail et évitez ces surcharges de travail et le manque d’organisation
✅ Accordez-vous des pauses-santé de 24h; fermez téléphone, ordinateur et médias sociaux et reposez-vous; la méditation ou tenir un journal sont des outils qui ont fait leurs preuves
✅ Faites de l’exercice
✅ Au besoin, consultez un professionnel

Savoir respecter ses limites

Il y aura toujours plus de chiens à aider, plus d’humains à guider, plus de messages à passer, que ce qu’il est raisonnablement possible de faire. Parfois, il faut penser à soi et à son bien-être physique et mental, afin de pouvoir continuer à aider les autres.

Une conversation avec soi-même s’impose avant d’atteindre le point de rupture; faire son bilan, définir ses objectifs personnels et professionnels, échanger avec ses paires. Identifier nos limites demande une introspection et les respecter, de la discipline. Ce n’est jamais facile de dire non, c’est encore plus difficile de demander de l’aide.

Nous sommes dans un domaine où la compétition est féroce, le jugement sévère, la critique facile. Dans un tel contexte, prendre du recul, s’accorder une journée par semaine pour soi, pour recharger ses batteries et faire le plein-santé ne sont pas des luxes, c’est essentiel.

Rester à l’affut pour soi, mais ne pas oublier l’autre, ce collègue qui n’en peut plus, qui en a trop ou qui traverse un moment difficile.

L’entraide, dans notre profession, non seulement pour aider les chiens et leurs propriétaires, mais aussi pour nous soutenir entre nous.

Si vous êtes en détresse, SVP contactez l’une des ressources suivantes

  • Tel-Aide, disponible 24 heures sur 24, 7 jours sur 7
  • Ligne d’écoute : 514 935-1101
  • Si vous avez des pensées suicidaires composez le 833-456-4566 ou le 911

Et si vous preniez les choses en main avant d’arriver au fond du baril ? Le succès professionnel, l’équilibre de vie ainsi que l’organisation au travail sont se cultivent jour après jour avec de petites actions simples à mettre en place. Le séminaire en ligne Tout savoir pour optimiser son utilisation du temps a justement été créé pour les travailleurs autonomes du domaine animal qui vivent énormément de stress, de chaos et de défis dans leur quotidien.

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fatigue de compassion

 

 

Article rédigé par Sandra-Marie Hrycko, CSAT

 

 

Pour en savoir plus : 

  • Prévention : https://www.themoderndogtrainer.net/ways-stop-burnout-and-compassion-fatigue/
  • Formation (pour professionnels du monde canin) : https://e-trainingfordogs.com/canine-professional-compassion-fatigue/
  • Étude : Compassion fatigue in people who care for animals: An investigation of risk and protective factors. Monaghan, Holly Rohlf, Vanessa Scotney, Rebekah Bennett, Pauleen. https://psycnet.apa.org/record/2020-17640-001

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