Après Chiots nordiques, Galahad, la fondation Fauna et le Festival végane de Montréal, c’est avec beaucoup de fébrilité que je vous présente aujourd’hui le cinquième organisme récipiendaire du prix PSABA (programme de subvention pour l’amélioration du bien-être animal), décerné par De Main De Maître : La Communauté Droit animalier Québec – DAQ.
Cet organisme à but non lucratif, créé en 2017, a pour principale mission de contribuer à l’avancement de l’éthique et du droit animalier au Québec ainsi qu’à l’éducation et la conscientisation de la population aux enjeux du bien-être et de la sécurité des êtres animaux.
Autant vous le dire tout de suite, le DAQ me rend tout simplement fière de vivre au Québec ! De par ses valeurs, il incarne tout ce dont on pourrait rêver en terme sociétal : des personnes engagées, prêtes à offrir de façon entièrement bénévole leur expertise professionnelle dans le domaine du droit animalier, unissant forces et connaissances pour venir en aide à ceux qui ne peuvent se défendre par eux-mêmes, ceux à qui il manque une voix, ceux que la loi a ignorés pendant si longtemps : les êtres animaux.
Il faut savoir qu’au Québec, jusqu’en 2015, ceux-ci étaient définis au niveau juridique comme de simples « objets », des « bien meubles », dont chacun pouvait disposer comme il le voulait, ou presque, sans conséquence légale en cas d’abus, de maltraitance ou de négligence.
La situation change heureusement en 2015, avec l’instauration d’un nouveau régime juridique propre aux êtres animaux au Québec qui encadre, entre autres, les relations entre les êtres humains, les êtres animaux et leur environnement. Aujourd’hui, le droit animalier au Québec établit les principes qui fixent les règles juridiques afin d’assurer leur bien-être et leur sécurité, notamment via des changements apportés au Code civil du Québec et l’édiction de la Loi sur le bien-être et la sécurité de l’animal (communément appelée Loi BÊSA).
Cette loi permet de créer une nouvelle catégorie juridique pour l’être animal : depuis cette date, on reconnait enfin légalement que les animaux sont des êtres doués de sensibilité, présentant des besoins biologiques spécifiques, essentiels à leur bien-être physique et mental. De plus, l’être humain est déclaré responsable de veiller à leur bien-être et à leur sécurité. Quel énorme pas en avant en terme de législation!
Il faut toutefois s’approprier finement le fonctionnement législatif pour se rendre compte que nous ne sommes pas au bout de nos peines en ce qui concerne la protection des êtres animaux car plusieurs aspects entrent en ligne de compte, lesquels vont tous avoir un impact sur la compréhension et la mise en application de la Loi BÊSA.
C’est d’ailleurs pour cette raison que la communauté DAQ n’est pas composée uniquement de juristes : des éthologues, des médecins vétérinaires et autres experts en sciences cognitives ou en éthique sont tout autant nécessaires pour aider à tracer la frontière, parfois subtile, entre bienveillance et atteinte au bien-être animal. En effet, avant d’évaluer si les impératifs biologiques de telle ou telle espèce animale sont bel et bien respectés, il est évidemment primordial d’avoir une idée précise de leur nature. De plus, au fur et à mesure des progrès de la recherche, par exemple dans le domaine de la cognition ou des émotions, tout porte à croire que nos critères d’aujourd’hui auront largement évolué d’ici quelques années.
Comment définir le bien-être animal ?
Certes, les cinq libertés, universellement reconnues et sur lesquelles se base notamment la Loi BÊSA, offrent un cadre plutôt explicite pour décrire les droits des animaux placés sous la responsabilité des humains :
- Être épargné de la faim, de la soif et de la malnutrition
- Être épargné de la peur et de la détresse
- Être épargné de l’inconfort physique et thermique
- Être épargné de la douleur, des blessures et des maladies
- Être libre d’exprimer des modes normaux de comportement
L’exemple de l’éducation canine :
Il faut faire l’appréciation de ces cinq libertés, cas par cas, espèce par espèce. Prenons un exemple concret, dans un domaine que je connais bien, celui du monde canin : l’utilisation d’outils de dressage aversifs, tel que le collier étrangleur ou le collier étrangleur à piques ou les clotûres électriques pour chiens (dites anti-fugues), est encore très répandue au Québec (en dehors toutefois de la Ville de Montréal où la nouvelle règlementation l’interdit).
Cependant, et sans nul doute, tout le monde en conviendra ici : il est évident que ce type d’outil crée non seulement de la douleur pour qui se fait étrangler, mais potentiellement aussi des blessures internes et externes (dommages au niveau de la glande thyroïde, par exemple), sans parler de la peur ou de la détresse (impuissance acquise, dépression, …). Tout cela est connu depuis des dizaines et des dizaines d’années dans le milieu de l’éducation canine, largement documenté, avec moult études scientifiques à l’appui.
Pourtant, c’est encore en toute légalité que n’importe quel « dresseur » plus ou moins auto-proclamé ou autre propriétaire de chien peut s’en procurer au Mondou du coin, et s’en servir à des fins « éducatives » … Surprenant, n’est-ce pas ?
C’est pourquoi le DAQ est si essentiel au paysage québécois du bien-être animal : bâtir peu à peu, à force de dossiers défendus devant le tribunal, de capsules éducatives, d’articles, et de campagnes de sensibilisation, une meilleure compréhension de l’éthique animale, tout en renforçant les aspects légaux, afin de mieux protéger les êtres animaux avec lesquels nous partageons notre vie et cette planète.
En attendant, grâce au prix PSABA d’une valeur de mille dollars, le DAQ pourra mener la campagne Coup de chaleur, sur une durée de trois ans. Mais chuttttttt… place au suspense, pour une fois je n’en dirai pas plus ! Laissons le DAQ nous expliquer lui-même prochainement en quoi consistera ce beau projet, dont le noble but sera de sauver des vies … ????
Pour ne pas manquer l’information, voici :
- Le site de DAQ
- Le Facebook du DAQ
- Si vous désirez rejoindre cette belle communauté, c’est par là.
- Et si vous voulez vous aussi les soutenir, c’est par ici.
Vous souhaitez en savoir plus concernant le bien-être animal, leurs droits ainsi que l’évolution en cette matière lors des derniers sciècles ? Je vous conseille la vidéo suivante :
Et enfin, si vous connaissez des initiatives qui pourraient bénéficier du prix PSABA, vous pouvez nous aider à les aider en partageant cet article, et, surtout, en les encourageant à soumettre leur candidature par ici.
Au plaisir de vous revoir au détour de mon prochain article concernant UQROP, un autre organisme de renom, lui aussi récipiendaire du prix PSABA ???? !!
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Article rédigé par Aline Bichsel
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