En tant qu’intervenants en zoothérapie, nous discutons bien souvent de ce travail qui nous passionne avec les gens que nous côtoyons. Cependant, les croyances sont parfois quelque peu différentes de la réalité. Cela devient donc pertinent de prendre quelques minutes pour en dégager les nuances. Je vous propose de mettre en lumière, le plus simplement possible, la pratique de cette profession !
1. Vrai ou faux sur la zoothérapie
La zoothérapie c’est…
- Lorsque j’adopte un animal pour mon enfant.
- Lorsque je caresse un chat.
- Lorsque je promène un chien.
- Lorsque j’amène un chien au travail.
Ces affirmations, très répandues au sein de la population, sont malheureusement incomplètes pour être considérées comme étant de la zoothérapie. Alors, essayons de regarder ensemble ce qu’il en est concrètement.
2. Ce qu’est réellement un chien de zoothérapie
Il n’est pas rare d’entendre que l’animal est source d’affection, de motivation, de concentration, de réconfort et d’autres sources d’émotions positives. Certes, sa présence offre de multiples vertus, mais il est impossible de définir l’animal comme un thérapeute à lui seul. Toutefois, vous comprendrez qu’il fait partie des composantes actives de l’intervention en zoothérapie. En fait, pour être considéré comme tel, il doit y avoir [1] :
- Un intervenant formé en zoothérapie
- Un animal entraîné et sélectionné
- Une personne en besoin
- Un objectif d’intervention
Le but de l’intervention est de maintenir ou d’améliorer une condition. Les objectifs doivent être réalistes, précis, atteignables, écrits, attendus et mesurables.
3. Ce qu’un chien de thérapie n’est pas
Nous pourrions croire que le fait de marcher avec son chien tous les jours favoriserait les contacts sociaux dans les lieux publics alors qu’en réalité, cela pourrait engendrer de l’anxiété chez le promeneur parce que son animal exprime des comportements gênants (chien qui saute sur les gens, jappe, tire en laisse, mord, etc.). Ainsi, cette personne pourrait se soustraire du moindre contact social, voire s’isoler pour éviter ce malaise. C’est pourquoi, dans cette situation, il serait préférable de faire appel au service d’un intervenant en zoothérapie et de son animal entraîné à cette fin.
Une autre situation rencontrée fréquemment est la jeune famille qui adopte un animal dans le but de responsabiliser et de tenir compagnie aux enfants. Malheureusement, lorsque le chiot grandira et que ses comportements ne seront plus aussi mignons qu’avant, les perceptions et les interactions risquent alors de changer. Dans certains cas, si l’exécution des tâches entourant l’animal devient une source de conflits, l’abandon du chien pourrait devenir l’option fatidique. C’est alors qu’il devient indispensable de se demander si nous sommes parvenus aux bienfaits escomptés.
Vous comprendrez que la zoothérapie engage plus que la présence d’un animal. Pour qu’elle soit considérée comme telle, nous devons retrouver les composantes minimales mentionnées plus haut. Son potentiel peut aller bien au-delà de la caresse ou de l’accolade. Brosser ou caresser un chien peut être réalisé en zoothérapie si un objectif clinique mesurable a été établi au départ. Cela pourrait être, entre autres, de préserver la capacité de préhension d’une personne âgée afin qu’elle puisse continuer à se nourrir par elle-même.
4. Termes actuels et définitions entourant la pratique de la zoothérapie (avec un chien ou tout autre animal)
Voici donc trois types d’interventions pratiquées par un intervenant formé :
Activité assistée par l’animal (AAA) [2]
L’AAA implique des activités dirigées vers des buts visant à améliorer la qualité de vie des patients par l’utilisation de la relation homme-animal. Les animaux et leur intervenant doivent être formés à cette fin. Les activités peuvent être thérapeutiques, mais ne sont pas guidées par un thérapeute accrédité. Elles impliquent habituellement des tâches comme la visite chez les patients, des caresses amicales et des activités ludiques. Elle peut également inclure l’éducation liée à l’animal lui-même.
Thérapie assistée par l’animal (TAA) [3]
La TAA, elle, implique des interventions axées sur des objectifs faisant partie du processus de traitement. L’intervenant et son partenaire animal doivent être formés et répondre à des critères spécifiques. Un thérapeute accrédité travaillant dans le cadre d’une pratique professionnelle établit des objectifs thérapeutiques, guide l’interaction entre le patient et l’animal, mesure le progrès vers la réalisation des objectifs et évalue le processus. Elle est considérée comme un complément au traitement existant. Elle demeure une modalité de pratique et non une profession indépendante.
Éducation ou la pédagogie assistée par l’animal (EAA) [4]
L’EAA est une intervention planifiée, structurée et orientée vers un but. Elle est pratiquée par un professionnel de l’éducation et peut être conduite par un enseignant ayant des connaissances sur les animaux impliqués. L’accent est mis sur les objectifs scolaires, les aptitudes prosociales et le fonctionnement cognitif. Les progrès de l’apprenant sont mesurés et documentés.
La zoothérapie, appelée « médiation animale » en Europe, est une autre formulation employée pour nommer cette pratique basée sur le fondement de la relation humaine-animal et intégrant une approche similaire à la nôtre.
5. Pour pratiquer la zoothérapie, l’intervenant doit [5] :
- Détenir un diplôme certifié par un établissement de formation reconnue par la Corporation des zoothérapeutes du Québec (CZQ).
- Pratiquer la zoothérapie sous le couvert d’une assurance responsabilité civile et professionnelle.
- Respecter un code de déontologie.
Maintenant, vous constatez sans aucun doute qu’elle représente plus que la seule présence d’un animal pour l’intervenant qui la pratique. Vous serez dorénavant en mesure de différencier la réalité du métier versus les croyances répandues.
Pour en apprendre davantage sur le sujet, je vous invite à visionner mon webinaire sur la zoothérapie dans lequel je démystifie la pratique, je donne des exemples concrets, j’énumère les compétences que l’animal doit avoir et j’aborde l’éthique professionnelle du travail.
Bon visionnement !
Article rédigé par Amélie Martin, zoothérapeute
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- [1] Fournier-Chouinard, E. (2011). Cours 351 — ZA4-LP — Intervention I : Partie laboratoire. Document inédit. Cégep de La Pocatière, La Pocatière.
- [2] Brady, L. J. (2013.) Animal Assisted Therapy : An Introduction for Parents and Professionals Considering an Animal for their Loved Ones or Practice. Kindle Edition.
- [3] Chandler, C. K. (2012). Animal-Assisted Therapy in Counseiling. 2nd éd. USA : Routledge.
- [4] Fine, A. F. (2015). Handbook on Animal-Assisted Therapy : Foundations and Guidelines for Animal-Assisted Interventions. 4 th éd. CA, USA : Elsevier.
- [5] Corporation des zoothérapeutes du Québec (2016). La zoothérapie. Consulté le 20 novembre 2016 à : http://corpozootherapeute.com/
suzanne dit
je voudrais savoir si tu es capable de dresser le berger allemand a ma fille pour futur chien d assistance ou zootherapie son siamoise elle est un chat zootherapie
Ève Laforest dit
Nous n’entraînons aucun chien d’assistance. Je vous suggère fortement par contre de contacter la fondation Les Chiens Togo qui se spécialise dans ce type d’entraînement. Ils pourront certainement répondre à vos questions et vous aiguiller selon vos besoins spécifiques.
Florence dit
Salut, j’adore les animaux et effectivement je préfères parfois leur compagnie à celle des humains. Cependant, je ne peux pas avoir de chien chez moi, car mes parents ne veulent aucun animal à part un poisson rouge…et encore! Alors je me demandais comment je pourrais faire pour être en contact avec des chiens, parce qu’ils sont vraiment mes animaux domestiques préférés!!!!! Merci
Ève Laforest dit
Vous pouvez toujours faire du bénévolat dans les refuges! Ceci joindrait l’utile à l’agréable en plus de rendre un immense service!
Ouellette dit
Je voudrais faire mon cours de zoothérapeute et adopter
Un Chien qui pourra m’accompagner dans mon travail
A qui m’informer pour trouver le ou la bonne candidate canin /canine ?
Merci
Clara Gosselin-Saucier dit
Bonjour Nathalie,
Le mieux sera de faire des recherches, soit dans des refuges ou auprès de différents éleveurs. Si vous trouvez un candidat qui semble le bon, je vous conseille de demander l’avis à votre enseignant de Zoothérapie ????
Je vous laisse ici notre article sur les conseils pour choisir un éleveur canin : https://evolutioncanine.ca/choisir-elevage-chien-conseils/
Marie-Sophie Pagé dit
Bonjour,
Merci pour cet article très intéressant! Je me demande simplement, est-ce que « intervenant en zoothérapie » et « zoothérapeute » sont des synonymes? Merci!
Clara Gosselin-Saucier dit
Bonjour,
Je ne saurais répondre à votre question. Je vous conseille de la poser à la Corporation des zoothérapeutes du Québec : https://membres.corpozootherapeute.com/fr/