En guise de clôture réjouissante de cette année particulière et éprouvante à bien des égards, j’ai le bonheur de vous présenter aujourd’hui le dernier organisme à recevoir, en 2020, le prix PSABA (Programme de subvention pour l’amélioration du bien-être animal), décerné par De Main De Maître : voici l’UQROP, ou l’Union québécoise de réhabilitation des oiseaux de proie.
Fondée en 1987, l’UQROP est le plus ancien des organismes à but non lucratif à bénéficier pour l’heure du prix PSABA. Et je dirais même qu’à l’époque, en 1987, l’UQROP fait véritablement figure de pionnière dans sa volonté de protéger les animaux sauvages et la faune. Quelle incroyable percée en ce qui concerne la préservation des espèces, et la sensibilisation du public aux richesses naturelles du Québec !
Saviez-vous que, jusqu’en 1987, il n’existait aucune structure vétérinaire à proprement parler pour venir en aide aux oiseaux de proie blessés ? Et oui, il faut attendre la détermination et l’engagement de Guy Fitzgerald, alors étudiant de la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal, pour que se dessine l’idée d’un réseau de soins à l’échelle de la province : ainsi naît l’UQROP, qui a pour but de coordonner l’ensemble des actions de ses partenaires, à savoir le Centre de Recherches Macdonald sur les Rapaces, le Jardin Zoologique du Québec, la Clinique des Oiseaux de Proie de l’Université de Montréal (créée au même moment par Guy Fitzgerald), ainsi que le service de conservation de la faune du Ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche.
L’éducation, un mandat essentiel pour l’UQROP
Mais, se vouer à la réhabilitation des oiseaux de proie n’est pas tout ! Dès 1990, Guy Fitzgerald entend partager sa passion directement dans les écoles, avec son programme éducatif itinérant « Chouette à l’école ».
Trente ans plus tard, ce programme est plus d’actualité que jamais, grâce à la mise sur pied d’une animation virtuelle, pour les écoles situées en dehors de la Montérégie, voire même en dehors du pays. Que ce soit de façon virtuelle ou en personne, je peux vous assurer que la fascination est au rendez-vous, chez les enfants comme chez les plus grands, lorsqu’il s’agit de découvrir les deux oiseaux de proie « ambassadeurs » de l’UQROP, présentés par des éducateurs spécialisés ????
Les oiseaux de proie « ambassadeurs » sont des oiseaux admis dans le réseau de l’UQROP, lesquels non seulement ne peuvent être remis en liberté en raison d’un handicap ou d’une condition particulière, comme par exemple le fait d’être imprégnés à l’humain, mais aussi qui démontrent de belles aptitudes à être entraînés, et qui apprécient le contact avec les humains : ces oiseaux participent donc aux programmes éducatifs, ainsi qu’aux démonstrations de vol, à « Chouette à voir ! » (voir plus bas).
Si vous désirez plus d’information concernant le programme éducatif « Chouette à l’école », voici le lien.
Un tournant majeur : « Chouette à voir ! »
L’aventure de l’UQROP se poursuit et prend de l’ampleur en 1993, avec l’acquisition d’un terrain à Saint-Jude, en vue de créer un site avec de grandes volières, permettant de soigner puis de relâcher les oiseaux après leur réhabilitation.
Mais, cet endroit est également conçu pour devenir le cœur de l’œuvre éducative de l’UQROP, son véritable poumon : le très populaire « Chouette à voir ! » voit alors le jour ! Durant la période estivale, de juin à fin septembre, le site « Chouette à voir ! » ouvre ses portes au public : il est possible de visiter différentes volières (visite guidée), d’admirer des démonstrations de vol en plein air avec les oiseaux ambassadeurs, mais aussi d’assister à la remise en liberté des oiseaux qui peuvent l’être, une fois leur période de convalescence achevée. Imaginez l’émotion des visiteurs, des bénévoles et des employés de l’UQROP lorsque les petits protégés de « Chouette à voir ! » peuvent de nouveau goûter à la liberté, après des semaines, voire des mois de repos forcé !
Pour obtenir des renseignements concernant « Chouette à voir ! », voici le lien.
À chaque sauvetage son unique histoire :
Voici maintenant l’incroyable histoire de Spirit, Madame le faucon pèlerin, pour vous permettre de mieux apprécier l’extraordinaire dévouement de l’équipe de l’UQROP envers les oiseaux de proie qui nécessitent des soins :
Nous sommes en juillet 2017, à Montréal : un camionneur prend en photo un faucon pèlerin qui semble blessé, et contacte l’UQROP (quel beau réflexe !) :
Un bénévole se charge alors immédiatement de la capture et du transport de Spirit jusqu’à la Clinique des oiseaux de proie de la Faculté de médecine vétérinaire. Lors de l’examen, il apparaît qu’elle souffre de plusieurs blessures externe et internes dont une très grave infection de l’articulation du coude (arthrite septique), laquelle la promettait à une mort certaine.
Mais ce n’est pas tout ! La radiographie révèle que Spirit a également été tirée à la carabine à plomb ! Or, les oiseaux de proie sont protégés par une loi provinciale : il est en effet strictement interdit de les chasser. Pauvre Spirit, quelle vie bien mouvementée elle a vécue avant d’atterrir entre les mains de ses bons samaritains !
S’en suit la mise en place de traitements aux antibiotiques et de physiothérapie. Après des semaines de soins, Spirit est enfin prête à intégrer la volière à Sainte-Jude, afin de parfaire sa réhabilitation et de réapprendre à voler de façon sécuritaire. En effet, après tant d’inactivité, il lui faut recouvrer sa masse musculaire avant d’être remise en liberté !
Et enfin, de battements d’ailes en battements d’ailes, à force de kilomètres parcourus dans sa volière, le Grand Jour arrive : celui de l’envol de Spirit dans la nature !
Cet événement a lieu le 19 novembre 2017 :
Voyons maintenant à quels projets va servir le prix PSABA, d’une valeur de mille dollars :
Comme il est évident que le bien-être physique des animaux passe aussi par leur bien-être mental, l’UQROP a à cœur d’améliorer le quotidien de ses pensionnaires en leur fournissant un enrichissement adéquat répondant à leurs besoins physiologiques spécifiques. Les oiseaux de proie de « Chouette à voir ! » vont donc recevoir du matériel, boîtes et autres modules, pour leur permettre d’entretenir et de développer leurs aptitudes à rechercher de la nourriture. En quelques sorte, il s’agit de proposer à ces oiseaux l’équivalent des jouets Kong que l’on offre à nos chiens pour répondre à leur besoin masticatoire ???? !
Il existe d’ailleurs un pensionnaire bien particulier, à qui le prix PSABA va grandement profiter, cet urubu à tête rouge, fier ambassadeur de l’UQROP :
Cet oiseau est encore dans son œuf quand il est trouvé par des humains. Pensant qu’il s’agit d’un œuf de dindon sauvage, ils en prennent soin jusqu’à éclosion et nourrissent par la suite l’oisillon avec de la moulée… sans savoir qu’ils détiennent en réalité un oiseau de proie aux besoins nutritifs bien différents !
Au fur et à mesure que l’oiseau grandit, ils finissent par se rendre compte de leur méprise, et amènent alors l’urubu à tête rouge à « Chouette à voir ! », pour qu’il y soit pris en charge. Mais le mal est fait : l’oiseau est fortement imprégné à l’humain, ce qui rend sa mise en liberté impossible.
De plus, peut-être en raison d’une nourriture inappropriée, ses pattes ne se sont pas développées correctement. Le résultat : un grand urubu à tête rouge qui se prend pour un humain, et à qui on ne peut même pas fixer d’émetteur aux pattes à cause de leur malformation, ce qui le condamne à vivre enfermé ! Quelle poisse !
Grâce à la subvention, l’UQROP va pouvoir acquérir un harnais spécialement conçu pour les oiseaux, auquel un émetteur sera attaché. Ainsi, cet urubu à tête rouge aura enfin l’occasion de battre à nouveau des ailes, du moins durant les spectacles de démonstration de vol, et ce, en toute sécurité, grâce à son émetteur ! Quelle amélioration significative de sa condition de vie, n’est-ce pas ?… ????
Pssssttt… Pour information, rappelons ici qu’il est non seulement strictement interdit de chasser les oiseaux de proies au Québec, mais également interdit d’en posséder, à moins de détenir pour cela un permis spécifique ???? .
- Si vous désirez en savoir plus sur la mission de l’UQROP, voici de quoi assouvir votre curiosité.
- Si vous désirez vous aussi les aider, c’est par ici !
- Ou si vous désirez devenir membre.
C’est sur ces belles paroles que s’achève l’aventure PSABA pour 2020. Mais ne craignez rien : tout se poursuit en 2021, avec tant d’autres organismes à vous faire découvrir…
D’ailleurs, si vous connaissez des initiatives qui pourraient bénéficier du prix PSABA, vous pouvez nous aider à les aider en partageant cet article, et, surtout, en les encourageant à soumettre leur candidature par ici.
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Il est maintenant temps pour moi de vous souhaiter d’agréables fêtes de fin d’année : qu’elles soient aussi magiques que possible, par écran interposé ????.
Au plaisir de vous retrouver en janvier pour la suite des aventures PSABA !
Article rédigé par Aline Bichsel
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