Gratte ! Gratte ! Gratte ! Ça pique … ou pas?
Que vous ayez un animal ou non, vous connaissez sans aucun doute ce qu’est une puce. En effet, les puces, ces petits parasites externes (ou ectoparasites), sont souvent responsables de démangeaisons de la part des hôtes qu’ils parasitent. Mais, savez-vous que d’autres parasites externes peuvent incommoder notre chien ou notre chat, et que parfois, ceux-ci ne causent pas ou peu de démangeaisons?
Comment alors savoir que notre animal est parasité ? Quoi faire ? Comment éviter qu’ils ne se retrouvent dans la fourrure de notre poilu préféré ? C’est ce que nous tenterons de voir dans cet article. Une petite mise en garde : plus vous avancerez dans votre lecture, plus il est possible que vous vous grattiez. 😉
Qui sont les parasites externes (ectoparasites) chez le chien?
Les ectoparasites se nourrissent de squames (peau morte) et du sang des animaux. La plupart sont responsables de démangeaisons parfois intenses (ex. les puces, certaines mites de peau). En plus de se gratter, l’animal peut se mordiller les pattes ou le corps ou encore se frotter sur des objets ou sur le sol.
Certains parasites sont plus sournois et ne provoquent pas de démangeaison (les tiques) mais peuvent transmettre des maladies parfois très graves (maladie de Lyme). Il est à noter que des problèmes médicaux peuvent également entraîner des démangeaisons : les allergies alimentaires ou saisonnières chez les chiens et les chats, les dermatites, les «hot spots», etc.). Il est donc primordial de déterminer la cause de prurit (démangeaisons) avant d’administrer un traitement.
Les puces chez le chien… et le chat!
Les puces sont sans doute les parasites les plus connus. Ces insectes piqueurs, visibles à l’œil nu, vivent dans l’environnement et sur un hôte. Elles sautent sur un animal à sang chaud pour se nourrir, se reproduire et y pondre des œufs (une vingtaine par jour) qui tombent ensuite sur le sol. De ces œufs éclosent des larves, qui elles évolueront, en passant par le stade de pupes (appelé aussi nymphes) pour devenir des puces adultes. Celles-ci, devenues adultes, partent à la recherche d’un animal pour se nourrir et le terrible cycle continu.
Voir une puce sur notre animal n’est parfois que la pointe de l’iceberg, car pour chaque puce vivant sur un chien ou un chat, on trouve des centaines d’œufs, de larves et de jeunes puces dans l’environnement.
Puces de chiens et puces de chats!
Saviez-vous qu’il existe une puce de chats et une puce de chiens ? En effet, Ctenocephalides canis recherche l’espèce canine pour se nourrir. Elle est très sélective. Par contre, Ctenocephalides felis ne joue pas la difficile et, bien qu’on la surnomme la puce de chats, peut aussi bien choisir de se nourrir (et d’infester) un chat ou un chien.
Comme il est pratiquement impossible de déterminer à l’œil nu de quelle type de puces il s’agit, lorsqu’il y a présence de puces, on recommande fortement un traitement pour tous les animaux de la maisonnée.
Combien de temps survivent les puces?
Fait important : la pupe (nymphe) se développe à l’intérieur d’un cocon qui la protège des conditions environnementales jusqu’à ce que celles-ci soient favorables à sa survie. Une pupe peut ainsi vivre 150 jours bien protégée dans son cocon.
Peuvent-elles transmettent d’autres maladies dangereuses à votre chien?
Les puces sont responsables de la transmission de maladies comme la bartonellose («maladie causée par une bactérie du genre bartonella qui infecte les globules rouges des chats en présence de puces»[1]). Elles peuvent aussi transmettre des larves de vers plats (Dipylidium, Taenia).
Pour en savoir plus sur les parasites internes (vers intestinaux, vers du cœur, etc.) et la prévention:
- 5 types de vers qui parasitent votre chien et qui peuvent le tuer!
- Antiparasitaires pour chien: Grille ultime pour protéger Rex!
Dermatite allergique aux morsures (piqûres) de puces
Une morsure de puce est déjà désagréable pour un animal, mais certains chiens et chats développent une allergie aux morsures de puces ce qui provoque des démangeaisons intenses et l’animal peut s’infliger de graves blessures tant il se gratte et se mordille. Une infection bactérienne se développe suite à ces lésions de grattage.
Comment savoir si pitou ou minou a des puces?
En cas d’infestations graves ou si l’animal a un pelage de couleur pâle, il est possible de voir les puces se déplacer dans le poil. Mais, le plus souvent, on remarque des saletés brunes ou noires (ressemblant à de la terre ou du sable). En fait, ces déchets sont des excréments de puces.
Un test facile à effectuer est de déposer ces déchets (prélevés avec un peigne fin ou en frottant vigoureusement le pelage pour en faire tomber des débris) sur un essuie-tout et de les mouiller légèrement. On écrase ensuite ces déchets avec notre doigt (en évitant de penser qu’il s’agit de caca de puces) et si cela laisse une trace rouge, il s’agit alors de sang séché donc d’excréments de puces. Si les traces demeurent brunes ou noires, c’est simplement de la saleté, peut-être que votre chat ou votre chien est dû pour un petit tour chez le toiletteur et/ou un bon coup de brosse?
Les tiques et la maladie de Lyme
Les fameuses et horrifiantes tiques! On entend beaucoup parler d’elles depuis quelques années et pour cause : certaines peuvent transmettre une bactérie (Borrelia burgdorferie) responsable la maladie de Lyme, chez les chiens et les humains. Cette maladie est malheureusement de plus en plus fréquente dans plusieurs régions du Québec.
Il existe plusieurs types de tiques comme la tique sanguine, la tique américaine et la tique du chevreuil. C’est cette dernière qui peut transmettre la maladie de Lyme. Les tiques sont difficiles à voir à l’œil nu car elles sont aussi petites qu’une tête d’épingle et noires ou blanches, sauf lorsqu’elles sont gorgées du sang d’un animal. Elle sont alors de la grosseur d’un pois et sont blanches ou grises.
Pour se nourrir, elles s’accrochent solidement à la peau de son hôte. Ensuite, elles tombent sur le sol et y pondent des milliers d’œufs, qui donnent naissance à des larves, qui se transforment en nymphes puis en tiques adultes. Les tiques grimpent sur les végétaux (plantes, herbes hautes) et attendent que passent un hôte sur qui s’accrocher et s’offrir un bon repas de sang chaud.
Pour en savoir plus à ce sujet, consulter notre article sur les tiques et la maladie de Lyme!
Les moustiques
Bon, qu’on se le dise, on déteste tous les moustiques. Ils sont désagréables et peuvent ruiner un pique-nique ou une soirée autour d’un feu. Nos animaux aussi peuvent être incommodés. Les maringouins ne font pas de distinction et piquent les animaux à sang chauds, dont les chiens, les chats et les humains (ben oui, nous sommes également des animaux!).
Leurs piqûres se situent souvent à des endroits plus vulnérables comme l’intérieur des oreilles, le tour des yeux, la fameuse «bédaine de chien» et provoquent des démangeaisons. On note la présence de zones rouges là où les piqûres ont eu lieu et parfois de l’enflure. En plus d’être désagréables, les moustiques peuvent transmettre des larves de vers de cœur. Raison de plus pour les repousser, dans la mesure du possible.
Concernant les puces, les tiques et les moustiques, il est possible d’utiliser des répulsifs naturels pour les éloigner ou des produits qui auront pour rôle de les éliminer (tuer) ou les empêcher de se reproduire pour ainsi éviter la contamination (la terre de diatomée par exemple ou produits antiparasitaires vendus en clinique vétérinaire). Soyez vigilants lorsque vous utilisez un produit et suivez les directives attentivement.
Les mites
Cette catégorie comprend plusieurs ectoparasites. En voici quelques uns.
1. Les mites d’oreilles (otodectes cynotis)
Invisibles à l’œil nu, ces mites se logent dans le conduit auditif des chats (très rare chez les chiens) et causent de l’inflammation, des rougeurs, de l’enflure et beaucoup de démangeaisons. Tout le cycle se passe dans le canal externe de l’oreille. On remarque chez un animal atteint énormément de «saletés» brunâtres ou noires dans l’oreille qui, malgré un nettoyage régulier, réapparaissent rapidement.
Très contagieux entre chats par contacts rapprochés, cette condition nécessite un traitement afin d’éliminer les mites. Pour le diagnostic, on prélève des sécrétions dans l’oreille, on les dépose sur une lame et on les observe au microscope. On voit alors de «jolies» mites se déplacer sur la lame. Vraiment amusant à voir!!
2. La mite sarcoptes (Sarcoptes scabiei ou gale sarcoptique)
Tous les stades de développement se déroulent sur l’hôte. Ces mites creusent des tunnels dans la peau et y pondent leurs œufs. Cette condition cause énormément de prurit et peut aussi contaminer l’humain (zoonose). La peau devient rouge, enflammée, avec présence de croûtes et de gales et une perte de poils. Très contagieux entre chiens, un traitement médical est essentiel.
3. La mite demodex (Demodex canis ou gale demodectique)
Cette mite est présente de façon naturelle dans les follicules pileux et les glandes sébacées des chiens, et ce, sans causer de problème. Par contre, lors d’un stress intense ou d’un désordre immunitaire, les mites se reproduisent davantage et peuvent alors provoquer des lésions de la peau, de la perte de poil localisée et des rougeurs. Elles causent rarement des démangeaisons et sont très peu contagieuses.
Le diagnostic s’effectue en grattant la peau avec une lame de bistouri, en déposant ce qu’on a obtenu sur une lame et en observant au microscope. Il en va de même pour la mite sarcoptes. L’équipe vétérinaire pourra alors établir le plan de traitement en fonction de la condition de l’animal.
4. La mite cheylétiella (cheyletiellose)
Ces mites contaminent les chiens et les chats et vivent à la surface de la peau. On a parfois l’impression que l’animal a des pellicules mais quand on observe bien, les pellicules bougent, elles se déplacent dans le poil. Ici aussi, tout le cycle se passe sur l’animal. Cette condition cause de la perte de poils, de la peau sèche, un pelage terne et des démangeaisons. Cette mite est très contagieuse et peut même contaminer l’humain. On diagnostique la cheyletiellose en observant la mite à l’œil nu ou au microscope. Un traitement antiparasitaire est requis.
Pour en finir avec les puces, les tiques et les mites!
Et puis, vous êtes-vous vous gratté pendant la lecture de cet article ? Alors imaginez si vous étiez réellement aux prises avec un de ces parasites externes. En plus de provoquer de nombreux désagréments à l’animal comme du prurit, plusieurs ectoparasites peuvent également transmettre des maladies et affecter gravement votre animal. L’idéal est de tenter de les tenir à distance, mais ce n’est pas toujours facile.
Prenez l’habitude de vérifier le pelage de votre animal de façon régulière pour noter toutes anomalies (plaies, tiques, présence accrue de déchets, etc.). Bien sûr, il existe d’autres ectoparasites, mais je crois que pour le moment, cela suffira, vous pouvez maintenant arrêter de vous gratter!!
Article rédigé par Tania Laurin, Technicienne en santé animale certifiée
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RÉFÉRENCES
Sites internet
- Wanimo Veto, les maladies transmises par les puces et les tiques chez le chat, https://www.wanimo.com/veterinaire/parasites-et-maladies-parasitaires-chez-le-chat/les-maladies-transmises-par-les-puces-et-les-tiques-chez-le-chat.html, consulté le 8 mars 2019
- Mon Vet, Bartonellose féline, maladie de la griffe du chat, https://monvet.com/fr/fiche-informative/247/bartonellose-feline-maladie-de-la-griffe-du-chat-, consulté le 8 mars 2019
- Doctissimo, La maladie de Lyme du chien, http://www.doctissimo.fr/animaux/chien/maladies-chien/la-maladie-de-lyme-du-chien, consulté le 8 mars 2019
- Université de Montréal, CHUV, Démodécie canine, http://chuv.umontreal.ca/le-chuv/hopital-des-animaux-de-compagnie/ressources/demodecie-canine-gale-demodectique/, consulté le 8 mars 2019
Livres
- Guide thérapeutique vétérinaires 2008, Animaux de compagnies, Les Éditions du Point Vétérinaire, France, 2008
- Atlas de parasitologie clinique vétérinaire, Pfizer, Canada, 2000
- External parasites of dogs and cats, Ciba Animal Health, USA, 1992
- [1] Mon Vet, https://monvet.com/fr/fiche-informative/247/bartonellose-feline-maladie-de-la-griffe-du-chat-, consulté le 8 mars 2019
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