Connaissez-vous notre programme de subvention pour l’amélioration du bien-être animalier (PSABA) chez De Main De Maître ?
Chaque mois, nous attribuons 1 000$ à un organisme à but non lucratif œuvrant auprès des animaux. Nous sélectionnons les projets qui nous rejoignent le plus et j’ai le plaisir de rencontrer et de discuter virtuellement avec les gens extraordinaires derrière les différents organismes.
PSABA c’est bien plus qu’un simple programme de subvention. C’est un mouvement rassembleur qui unit ceux qui ont des valeurs communes. Il vous permet de découvrir des initiatives uniques tout en donnant un coup de pouce à ceux qui en ont besoin.
Pour le mois de juin 2021, laissez-moi donc vous présenter Remember Me France, un organisme venant en aide aux chiens roumains.
J’étais très emballée à l’idée d’en savoir plus sur le projet, mais j’étais loin de me douter à quel point j’allais être inspiré par les femmes que j’allais apprendre à connaître. J’aimerais pouvoir vous transmettre l’énergie de cette rencontre à travers ces lignes, mais je ne pense pas que cela soit possible. Je souhaite donc dédier cet article à toutes les femmes incroyables qui travaillent avec acharnement auprès des animaux.
L’adoption d’un chien roumain – Le début de Remember Me
Tout a commencé quand Vanessa Manand a adopté, un peu par hasard, un chien roumain à l’âge de 19 ans. Après s’être renseignée sur les conditions de vie des chiens dans ce pays, elle décide de s’impliquer auprès d’organismes intervenant à ce niveau. Elle a donc pu constater avec horreur ce que subissent ces animaux au quotidien.
Elle a écrit un article touchant et rempli d’émotions sur son séjour en Roumanie que vous devez absolument lire. Vous le trouverez ici dans la section « L’origine de l’asso » puis vous n’aurez qu’à cliquer sur « Lire la suite » pour voir l’intégralité.
À cette époque, la fourrière municipale de Pascani était définitivement un cauchemar pour les chiens. Lorsque les conditions hivernales étaient trop rudes, les employés n’arrivaient pas à accéder au bâtiment et les chiens étaient laissés à eux-mêmes. Sans nourriture, ils s’entretuaient.
En fait, c’était plus un mouroir qu’autre chose. Les chiens y étaient entassés les uns sur les autres en attente d’une plus que probable euthanasie.
Malgré le fait que les autorités aient forcé la fermeture de ce terrible endroit, il a été rouvert quelques années plus tard à cause de la demande incessante de débarrasser la ville des chiens. Le problème n’ayant pas été réglé à sa source, il était difficile d’espérer mieux.
C’est ainsi qu’en octobre 2014, Vanessa a fondé Remember Me dans l’objectif de rapatrier les chiens roumains en France et ailleurs pour leur adoption. Comme elle ne pouvait pas rester les bras croisés devant le drame qui se déroulait à la fourrière de Pascani, l’association s’est donc concentrée à la construction de Remember Me Land qui a permis de fermer une bonne fois pour toutes cet enfer.
Beaucoup de personnes au grand cœur ont été essentielles pour la réalisation du projet. Lucian Radu, vétérinaire roumain, a joué un rôle très important pour permettre à Remember Me Land de voir le jour. En effet, le refuge a été construit sur les terres de sa famille pour un leu symbolique (monnaie roumaine). Ainsi, en décembre 2015, la fourrière municipale était vide et Remember Me Land prenait le relai.
Au départ, il n’y avait rien là où se trouve présentement le refuge. Il a été entièrement bâti par l’organisme. Sur place, ils ont plus de 50 boxes, 3 parcs de détente, une quarantaine et une clinique vétérinaire. Chaque chien entrant au refuge est vacciné, vermifugé, micropucé et stérilisé.
La réalité des chiens errants en Roumanie
En Roumanie, il existe un métier qui consiste à attraper les chiens errants pour ensuite les apporter dans les fourrières. L’objectif est de « nettoyer » les villes de ces animaux qui sont considérés comme nuisibles. Les gens qui procèdent ne sont pas toujours gentils ni même sensibles à l’égard des chiens. Ils utilisent soit des lassos ou encore des fléchettes contenant un tranquillisant puissant. Chez Remember Me, ils ont déjà vu des cas de chiens qui étaient décédés suite aux doses trop fortes ou, encore, qui avait la fléchette plantée dans l’œil.
Les chiens sont parfois pendus au bout des lassos et traînés violemment dans le camion. Évidemment, il ne faut pas mettre tout le monde dans le même bateau, mais c’est une réalité qui n’est pas belle à voir.
Imaginez ensuite le travail nécessaire pour désensibiliser le chien à la laisse lorsque c’est le seul genre d’expérience qu’il a vécu en présence de l’être humain.
À plusieurs kilomètres de Remember Me Land se trouve une usine où les dogcatcher vont entasser les chiens capturés dans un petit enclos. Ils ne viennent pas jusqu’au refuge et ils omettent parfois d’informer Remember Me que des animaux les attendent sur place. Malheureusement, il est déjà arrivé que certains chiens soient morts à l’arrivée du personnel de l’association.
L’entraînement des chiens – Au cœur des opérations du refuge
Sur les lieux, Emilie Bonnard est l’éducatrice canine responsable des quelque 350 chiens. Elle travaille avec le Dr Radu et trois gardiens qui assurent les soins de base des animaux et l’entretien des lieux. Française d’origine, elle est arrivée au refuge pour y faire du bénévolat puis n’a jamais eu le cœur à quitter l’endroit.
Aujourd’hui, elle vit à quelques pas du refuge et y consacre sa vie. Le rôle d’Émilie est d’aider les chiens à refaire confiance aux humains et de les préparer à leur nouvelle vie.
Elle s’occupe de faire la description du tempérament de chacun, de les prendre en photo pour le site web et de les désensibiliser. Son travail de rééducation n’a pas de fin, surtout au nombre de chiens arrivant au refuge chaque jour. Elle y va au rythme de chacun et s’adapte en fonction des différents cas.
Lors de chaque rapatriement, Émilie accompagne ses protégés. Sa présence rassure les chiens puisque son visage leur est familier. Près de 25 heures séparent le refuge de la France et pour s’y rendre, ils traversent plusieurs pays tels que la Hongrie, l’Autriche et l’Allemagne. Les rapatriements ont lieu au moins une fois par mois, si ce n’est pas deux. En mai 2021, ils ont franchi le cap des 3 000 chiens rapatriés.
L’association s’occupe de tout : paperasses, permis, transport, examen de santé, etc. Les adoptants, pour leur part, sont priés d’avoir un collier, un harnais, deux laisses ainsi qu’une cage de transport à la récupération de leur compagnon.
Il faut comprendre que les chiens qui arrivent au refuge ont souvent des marques de maltraitances physiques, qu’ils n’ont pas été socialisés, car les humains les ont rejetés dès leur premier jour et qu’ils ont dû se battre pour survivre. Pour certains, leur premier contact avec un humain s’est produit avec un dogcatcher qui l’a étranglé à l’aide d’un lasso pour ensuite le malmener dans un enclos rempli de chiens apeurés.
Imaginez dans quel état se trouvent certains animaux à leur arrivée à Remember Me Land.
Il peut parfois être difficile pour les adoptants de réaliser l’ampleur du stress que ces chiens ont vécu. Lorsqu’ils voient la description d’un chien sous laquelle est inscrit « craintif », plusieurs prennent un peu cela à la légère. Ils pensent que le chien a simplement un peu peur dans certains contextes alors que cela veut plutôt dire que l’animal prend facilement peur. Dans plusieurs cas, il peut même être impossible de le toucher.
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, ce n’est pas simplement en prodiguant un amour inconditionnel à ces pauvres âmes martyrisées qu’elles pourront s’épanouir dans notre monde. Il faut idéalement avoir un éducateur canin utilisant des techniques positives et à jour pour aider les familles à mieux comprendre et accompagner leur compagnon dans sa nouvelle réalité.
Une très grande partie de leur travail à l’association est donc d’expliquer aux familles potentielles à quel point leur vie va changer avec l’arrivée de ce loulou. Adopter un chien roumain est un vrai engagement qui ne doit pas être pris à la légère, les adoptants doivent être prêts à faire tout ce qu’il faut pour que l’adoption se passe bien et s’adapter à l’animal autant que lui s’adaptera à eux. Bien sûr, cela en vaut la peine, car il n’y a rien de plus beau que de donner une seconde chance à ces animaux extraordinaires. Toutefois, cela ne se fera pas sans sacrifice.
L’histoire de Chance
En 2018, alors qu’elle n’était âgée que de quelques mois, Chance a été retrouvée gisante au sol dans un état épouvantable. Laissée pour morte, elle avait les intestins sortis du corps, sauf qu’elle était toujours vivante. Difficile d’imaginer que quelqu’un puisse faire subir cela à un chiot pour ensuite le laisser agoniser comme si son existence était insignifiante.
Suite aux bons soins de toute l’équipe, cette petite chienne courageuse et résiliente a tout de même développé des liens et a rapidement appris à refaire confiance aux humains. Elle vit aujourd’hui en France dans une merveilleuse famille qui l’adore. Son passé étant derrière elle, elle peut se tourner vers l’avenir et s’épanouir dans un environnement où elle n’aura plus à vivre de telle souffrance.
Penser avant de juger
Prenons une pause ici avant d’aller plus loin, car vous devez comprendre certaines choses. Il faut se poser les bonnes questions avant de porter un jugement hâtif concernant les Roumains. Le pays a vécu des difficultés et les habitants ne sont pas de mauvaises personnes. Des enfants ont déjà été tués par des chiens errants donc c’est normal que la vision de la population face à ces animaux ne soit pas identique à la nôtre tout comme leur culture est différente.
Parfois on est offusqué par des images de maltraitance animale que l’on voit sur internet alors que dans le pays d’où elles proviennent les femmes n’ont aucun droit et leurs maris peuvent en disposer comme ils veulent… Comment diable peut-on s’offenser des mentalités concernant le bien-être animal dans ce genre d’endroit où la souffrance de certains humains n’est pas encore importante ni reconnue ? Bon, je ne suis pas en train d’insinuer que c’est ce qui se passe dans ce pays. Seulement, je veux vous faire réaliser que la vie n’y est pas aussi facile et paisible qu’au Québec ou en France.
Un travail difficile, mais important
Pouvez-vous imaginer un instant tout le travail derrière la gestion du refuge, des importations, des communications avec les futurs adoptants et de la coordination de tout cela ? Il y a beaucoup plus à faire que vous ne le pensez et ajoutez à cela le fait que le tout se produit dans un autre pays et vous avez un cocktail de gestion accablante. Pour fonder un tel organisme, il fallait à la fois beaucoup de courage et de détermination.
Vanessa, la fondatrice, doit non seulement jongler avec un travail à temps plein en plus de la gestion de Remember Me, sans oublier la vie de famille et les obligations qui viennent avec le fait d’être maman ! Si ce n’est pas votre définition de superwoman alors je ne sais pas ce que c’est ! Malgré tous les obstacles, elle est toujours là et elle n’abandonne pas.
La contribution de PSABA servira à la construction de Remember Me Park. Ce projet a pour objectif de créer un refuge en France pour y accueillir les chiens roumains les plus fragiles comme les chiots ou les animaux gériatriques. Les conditions climatiques étant plus difficiles à Pascani, certains chiens ont de la difficulté à passer à travers de l’hiver. Il sera donc plus facile de fournir les conditions optimales aux animaux rescapés nécessitant des soins spéciaux.
Sur le long terme, Remember Me ne veut pas simplement continuer d’exporter les chiens. Ils aimeraient améliorer la condition de ces animaux dans le pays et aider la population à régler le problème à la base. C’est pourquoi ils stérilisent le plus de femelles errantes possible et ils offrent aussi des cliniques de stérilisation pour les familles à faibles revenus. C’est plus de 1 000 femelles par an qui sont stérilisées grâce à eux. Tout ce qu’ils font est incroyable, car ils ont un réel impact positif sur l’errance des chiens.
Le parcours de l’association et des gens qui y œuvrent est inspirant. Si l’association vous a touché droit au cœur; voici comment les aider :
- Aidez à financer Remember Me Park
- Faites un don
- Parrainez un chien roumain.
Merci à Vanessa Manand et Emilie Bonnard d’avoir pris le temps de partager leur passion avec moi ! Après l’entrevue, je me sentais à la fois motivée et pleine d’énergie.
Vous avez aussi adopté un chien avec un passé plus difficile et aimeriez régler certaines problématiques au niveau de son comportement ? Ne manquez pas notre formation en ligne sur la résolution de problèmes de comportement chez le chien.
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Article rédigé par Andréanne Garneau
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