Voilà! Le grand moment tant attendu est arrivé! Vous avez fait des recherches, et choisi une race de chien qui vous convient. Vous avez fait quelques appels, échangez des courriels, pris des références, et vous avez sélectionné l’éleveur de chiens de chez qui proviendra votre chiot. Assurez-vous de ne pas encourager une usine à chiots ou de ne pas acheter votre chiot en animalerie!
Maintenant, il est né! 6-7-8 chiots tous plus ou moins semblables, que vous avez probablement eu le loisir d’observer via des photos et des vidéos que l’éleveur a partagées. Vous avez sûrement déjà craqué pour celui avec la tache sur l’œil ou sur l’oreille… mais vous voulez être certain que cette petite boule de poils, aussi mignonne soit-elle, sera vraiment le chien qui vous convient pour les 10-12 prochaines années! Voici quelques conseils pour vous aider à faire le bon choix.
La race du chien versus l’individu
Si vous avez bien fait vos devoirs, vous avez choisi une race de chiens qui convient à votre mode de vie. Vous avez lu que le boxer est un chien alerte et sûr de lui, sociable, enjoué et patient avec les enfants. Vous avez aussi discuté avec des propriétaires de la race, qui ont rajoutés que ce sont des chiens qui sautent beaucoup. Si vous avez sélectionné un éleveur soucieux du tempérament de la race, le tempérament de votre chiot devrait ressembler à cette description.
Par contre, le tempérament de chaque individu varie à l’intérieur du tempérament général de la race, et c’est là que l’importance de bien choisir son chiot dans une portée prend toute son importance. Dans une même portée, il peut y avoir le chiot très énergique, motivé, curieux, qui demandera plus d’expérience mais fera un bon sujet pour les sports canins. Et il y peut y avoir le chiot plus calme, doux, très affectueux, qui fera le bonheur d’une famille avec de jeunes enfants, des chats ou un chien plus âgé.
Le tempérament du chiot : l’inné versus l’acquis
Le tempérament d’un chiot est déterminé en partie par son hérédité, c’est-à-dire qu’il a hérité de traits de caractère établis par les gènes que ses parents lui ont transmis. Par la suite, sa personnalité propre se développera avec ce qu’il a comme bagage génétique et l’influence de ses expériences de vie, particulièrement pendant les 4 premiers mois de sa vie.
Compliqué? Prenons par exemple une portée de chiens de berger, issue de parents qui excellent dans le rassemblement de moutons. L’instinct de rassemblement de troupeau étant héréditaire, on doit donc s’attendre à ce que tous les chiots aient l’instinct de façon innée.
Par contre, si un chiot de cette portée n’a jamais vu de moutons chez l’éleveur, et grandit en ville sans voir de moutons, et sans avoir l’occasion de pratiquer son instinct en rassemblant des chats ou des enfants, il pourra très bien devenir un adulte qui n’a aucune idée quoi faire devant un troupeau de mouton. Le courant est là, mais tant qu’on n’allume pas l’interrupteur, la lumière reste éteinte.
Il est donc tout aussi important de questionner l’éleveur sur ses motivations lorsqu’il choisit les futurs parents d’une portée, de se renseigner sur le tempérament de la mère et du père, que de savoir ce que l’éleveur fait pour assurer une bonne socialisation des chiots et le développement optimal de leur tempérament, qu’il aura sous ses bons soins pendant au moins la moitié de leur période de socialisation.
Les tests comportementaux et de tempérament chez les chiots
Vous avez peut-être entendu parler du test de Campbell ou de Volhard pour évaluer le tempérament des chiots. Longtemps utilisés (le test de Campbell date de 1973!), les exercices de ces tests et leur interprétation sont basés sur des notions de dominance et de soumission du chien envers l’humain et de réactions aux corrections physiques, notions et méthodes de dressage qui ne sont plus d’actualité de nos jours.
De plus, certains exercices, faits tel quel et effectués à 7 semaines sur des chiots en pleine période de socialisation, peuvent avoir des impacts marquants sur le développement du tempérament des chiots. Ils sont donc à proscrire.
Cependant, certains éleveurs font appel à des éducateurs canins qui ont de l’expérience dans l’évaluation de portée. Une bonne évaluation se fera dans un environnement inconnu des chiots, mais dans une ambiance rassurante, et les limites de chaque chiot seront respectées afin que l’expérience soit positive. Après avoir évalué chaque chiot de façon individuelle, l’évaluateur écrit un rapport dans lequel se retrouvent ses recommandations concernant le choix de la famille selon les caractéristiques observées chez le chiot.
Malgré l’expérience et le professionnalisme de l’évaluateur, ces évaluations demeurent subjectives; elles ne font qu’apporter un regard extérieur afin d’aider l’éleveur à faire ses choix définitifs quant au placement des chiots.
Faire confiance à l’éleveur de votre chiot
L’éleveur consciencieux passe beaucoup de temps avec les chiots, et les regarde grandir depuis leur premier jour. Il fait de son mieux pour les exposer graduellement à un grand nombre de stimuli, et voit leurs réactions, leur progression, leurs forces et leurs défis. Il peut utiliser différentes techniques ou programmes pour veiller à leur développement optimal, comme la stimulation neurologique précoce (Early Neurological Stimulation), le Puppy Culture ou le programme Early Scent Stimulation.
Il offre aux chiots un environnement enrichissant les préparant à bien vivre les différents évènements qui se présenteront à eux, que ce soit par des sons, des textures, des modules de jeux et de découvertes, des interactions avec différentes personnes et d’autres animaux. Il a l’expérience de plusieurs portées auparavant qu’il a vu naître, grandir et évoluer au sein de leur famille. L’éleveur, plus que quiconque, voit le développement du tempérament des chiots au quotidien. Il est le mieux placé pour savoir comment chaque chiot risque de prendre de la maturité et ainsi choisir le meilleur chiot pour chaque famille. Faites confiance à ses recommandations!
La visite des chiots pour faire un bon choix
Avant que les chiots quittent pour leur nouvelle famille, vous pourriez être invité à aller les visiter. Tentez de garder la tête froide, et ne succombez pas nécessairement au premier chiot qui vient vous voir. À moins que ce soit ce que vous cherchez et que vous ayez l’expérience requise, le chiot le plus entreprenant pourrait aussi être celui le plus demandant.
N’oubliez pas que lors de votre visite, le chiot le plus calme peut avoir dormi toute la matinée et être particulièrement éveillé à ce moment, et le plus énergique peut être endormi après s’être pleinement dépensé.
Test de santé à effectuer pour choisir son chiot
Observer attentivement l’apparence physique de votre futur ami canin pourrait vous épargner des centaines de dollars en frais vétérinaires.
Surveillez ses yeux :
La présence d’un liquide jaunâtre ou de croûtes peuvent être le signe d’une infection ou de la toux de chenil. De plus, prenez la peine de tester sa vue en faisant rouler une balle ou tout autre objet susceptible d’attirer son attention.
Surveillez ses oreilles :
Des oreilles rouges, sales ou gonflées peuvent être le signe d’une otite. De plus, si les oreilles du chiot contiennent énormément de saletés, il est possible qu’elles soient parasitées par des mites. C’est le bon moment pour tester l’audition du chiot en tapant des mains et en observant ses réactions.
Surveillez sa peau et son pelage :
Le poil du chiot doit être lustré, épais et absent de mauvaises odeurs. Observez attentivement la présence de parasites, de plaies, de rougeurs et de croûtes.
Surveillez son abdomen :
Bien qu’il soit normal qu’un chiot ait un ventre légèrement gonflé, cela peut aussi être le signe de parasites intestinaux. La présence de diarrhée et de saletés près de la région péri-anale vous permettront de confirmer vos doutes.
Surveillez son comportement :
Un chiot trop effacé, qui démontre des signes de fatigue (alors que les autres chiots de la portée sont tous éveillés) ou qui se déplace avec difficulté pourrait être malade. Dites-vous que la maladie dont souffre ce chiot pourrait être transmise au reste de la portée.
Les questions à se poser pour choisir le bon chiot
Observez comment chaque chiot de la portée joue :
- Est-ce que le chiot mordille et saute beaucoup?
- Est-ce que son excitation monte de façon excessive?
- Se calme-t-il facilement?
- Est-ce qu’il reste en retrait ou fonce sur vous?
- Est-il celui qui semble tempérer les autres?
- Est-ce qu’il secoue ses jouets de façon énergique?
- Est-ce qu’il a tendance à poursuivre tout ce qui bouge, incluant vos pieds?
Comment chaque chiot réagit à une peur, à une frustration, à un défi? Quels sont les chiots les plus intéressés envers les humains et les plus indépendants? Partagez vos observations avec l’éleveur, et demandez-lui son avis sur ce que vous voyez; il sera à même de pouvoir confirmer ou infirmer ce que vous avez constaté et vous expliquer son point de vue.
Si l’éleveur vous propose un chiot en particulier, ou le choix entre certains chiots, questionnez-le sur ses motivations par rapport à votre situation. Si vous aviez arrêté votre choix sur un sexe en particulier et que l’éleveur vous propose un chiot du sexe opposé, prenez le temps de réfléchir à la question. S’il existe des tendances très généralistes chez les chiens mâles et chez les chiens femelles, le tempérament individuel prime toujours.
Pour conclure sur le choix d’un chiot dans une portée
Dernier conseil important, soyez honnête envers vous-même et envers l’éleveur. Si vous songez depuis des années à vous mettre au jogging sans jamais l’avoir fait, ce n’est pas l’arrivée d’un chiot qui fera de vous soudainement un grand sportif. Reconnaissez vos forces et vos limites comme futur adoptant, et faites-en part ouvertement à votre éleveur, au risque d’avoir peur de mal paraître. Il appréciera votre franchise, et pourra vous aider à choisir LE chiot qui vous convient vraiment.
Un chien pourrait rapidement s’ennuyer si votre mode de vie n’est pas adapté pour lui! Et qui dit chien qui s’ennuie, dit chien qui trouve comment s’occuper! Cela pourrait ne pas vous plaire! 😉
Article rédigé par Caroline Landry, éducatrice canine & évaluatrice de portées de chiots
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- Conseils et trucs maison pour un chien en santé
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Clarice dit
Je suis heureuse d’avoir trouvé cet article. J’aimerais bien adopter un chiot. C’est bon de savoir que des oreilles rouges, ou gonflées peuvent être un signe d’une otite. Est-ce que cela est un problème assez commun chez les chiens ?
clarice ledoux dit
Ce sont des bonnes informations utiles pour ceux qui pensent adopter un chiot. J’adore la section dans cet article avec le test de santé à effectuer pour choisir son chiot. À mon avis, adopter un chiot qui est en bonne santé est tellement important. Merci de ce partage.
Lucie Pelletier dit
j’imagine qu’il faut choisir le chiot avant d’aller le chercher . À partir de que l’âge peut-on choisir notre chiot ?
Jessica Pelletier dit
Bonjour Lucie,
Un éleveur éthique fera en sorte de choisir le meilleur «match» avec vous selon votre mode de vie. Un bon éleveur connaît le tempérament de ses chiots et s’assurent de le placer dans un foyer qui pourra répondre à ses besoins. 🙂
Annie-Claude Généreux dit
Bonjour,
J’aimerais beaucoup adopter un chiot – je m’intéresse principalement aux cockapoo.
Je lis toutefois que vous conseiller fortement qu’il y ait une présence constante à la maison, avec un chiot. Pendant combien de temps conseillez-vous cela? J’habite seule et je travaille à temps plein… Merci beaucoup.
Clara Gosselin-Saucier dit
Bonjour Annie-Claude,
Habituellement, nous utilisons une formule pour calculer le nombre d’heures consécutives qu’un chiot peut être laissé seul à la maison dans une journée : une heure par mois d’âge + 1.
Donc un chiot de 3 mois ne devrait pas être laissé seul plus de 4 heures consécutives par jour, un chiot de 4 mois pas plus de 5 heures consécutives par jour.
Ceci s’explique par le fait qu’un chiot n’a pas les sphincters complètements développés alors il ne peut pas retenir ses besoins pour une très longue période de temps. De plus, un chiot a besoin d’une plus grande présence humaine qu’un chien adulte et son éducation demande plus de temps. Si cela semble difficile à respecter avec votre horaire de travail, essayer de voir si vous pouvez venir dîner à la maison ou faire du télétravail.
Il faut aussi prévoir quelques jours, voire quelques semaines, selon le chiot, pour le préparé à être seul car cela est un apprentissage.
Je vous laisse ici notre article sur la prévention de l’anxiété de séparation : https://evolutioncanine.ca/comprendre-et-traiter-lanxiete-de-separation-chez-le-chien/
J’espère que ma réponse répond à votre question ????
Andréa Roberge dit
Je suis sur une liste de attente pour un chiot de race Schnauzer nain
mais si la pandémie persiste et qu il n y aura pas de visite comment vais-je choisir mon chiot cela m inquiète ? Merci
Clara Gosselin-Saucier dit
Bonjour,
Vous pourriez demander à votre éleveur de vous envoyer plusieurs vidéos des chiens et une description détaillée de chacun.